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La Ville de Montréal soulève des doutes

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Agence Qmi

2012-10-17 12:55:00

La ville de Montréal, fortement éclaboussée par Lino Zambito depuis le début de son témoignage à la commission Charbonneau, tente par la voix de son avocat de remettre en question la crédibilité des propos de l'ex-entrepreneur.
Me Martin St-Jean, qui représente la Ville, a affirmé mercredi matin que Lino Zambito avait «entaché des réputations» en nommant des fonctionnaires de la ville de Montréal présumément impliqués dans des affaires de corruption.

Il a aussi qualifié son témoignage de «contradictoire».

«Dans une commission d'enquête, il faut commencer à un endroit, et la preuve va s'enchevêtrer au fur et à mesure», est intervenue la présidente France Charbonneau.

Les questions posées par Me St-Jean ont surtout permis à Zambito de préciser plusieurs portions de son témoignage.

Il a entre autres expliqué qu'en plus des «faux extra», une méthode courante pour permettre aux entrepreneurs d'augmenter leurs profits était de «fausser les quantités».

Ainsi, selon Zambito, il était possible, avec la complicité d'un surveillant de chantier ou d'un ingénieur corrompu, de surévaluer volontairement la quantité de travail facturé à la Ville, à l’intérieur de ce qui était prévu dans les plans et devis.

Par exemple, autoriser le paiement pour l'excavation de 230 mètres cubes de terre, alors qu'en réalité, seulement 200 mètres cubes ont été excavés.
Lino Zambito a aussi expliqué qu'il avait payé non pas un seul, mais bien «deux ou trois» voyages au Mexique aux fonctionnaires Luc Leclerc et Gilles Surprenant.

Sur certains contrats, le témoin a dit qu'il devait verser des commissions à deux personnes différentes pour obtenir ses faux extra.

«Il faut comprendre que ces gens-là travaillaient ensemble. M. Leclerc, pour passer des extra bidons et mettre sa signature, ça lui prenait la collaboration du surveillant sur le chantier», a-t-il expliqué.

Lino Zambito a par contre reconnu qu'il n'avait jamais assisté en personne à des versements d'argent destinés à l'ancien directeur général de la Ville, Robert Abdallah, ou à l'ex-président du Comité exécutif, Frank Zampino.

Ces stratagèmes lui étaient plutôt expliqués par des firmes de génie qui servaient d'intermédiaires et avaient obtenu sa collaboration.
Dans la même veine, mardi, il avait expliqué avoir remis 3 % du montant de ses contrats à un intermédiaire, Nicola Milioto, mais qu'il n'avait jamais vu de ses yeux l'argent aboutir dans la caisse électorale du parti de Gérald Tremblay, où cette somme était semble-t-il destinée.
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