L'avocat du Grand Prix, c'est lui!
Éric Martel
2019-06-06 15:00:00
Dans les coulisses de l’organisation de cet événement d’envergure se cache l’avocat André Ryan, associé chez BCF. C’est lui qui a été embauché par le Groupe de course Octane, mené par François Dumontier.
Avant que les rouges s’éteignent, Droit-Inc s’est entretenu avec la vedette juridique de cette fin de semaine.
Comment êtes-vous devenu l’avocat du Grand Prix du Canada?
Ça s’est fait il y a sept ans, de manière très naturelle.
François Dumontier est un très bon ami. Avec les années qui avançaient, il s’est aperçu qu’il avait des besoins juridiques spécifiques reliés au Grand Prix, alors il a fait appel à moi.
Êtes-vous le seul avocat attitré à ce dossier?
Nous sommes plusieurs collaborateurs du bureau à travailler sur le dossier. Puisque François Dumontier est un ami, je suis en position de conseiller privilégié, mais j’ai la chance de miser sur des collaborateurs heureux de mettre l’épaule à la roue.
Pourquoi fait-on appel à vos services dans le cadre de l’évènement?
Le Grand Prix, c’est le plus gros événement touristique et logistique au Canada. Évidemment, il y a donc plusieurs enjeux qui lui sont spécifiques, concernant l’accès au site, aux fournisseurs et à tout ce qui se présente lors de la fin de semaine. C’est un moment particulier, compte tenu que l’organisation emploie près de 5000 personnes, et en accueille 100 000 par jour.
Il y a aussi la négociation des ententes, en premier lieu avec la Formule un, et d’autre part avec les partenaires locaux du Grand Prix, comme la Ville de Montréal, Tourisme Montréal et le Gouvernement du Québec.
Nous supportons aussi la vie commerciale du Groupe de course Octane, par exemple dans ses relations avec des fournisseurs ou dans la signature de contrats. C’est une entreprise comme une autre, qui requiert des services juridiques.
Justement, quelles sont les différences entre travailler avec un promoteur sportif et une entreprise régulière?
Le Groupe de course Octane fait affaire avec 21 pays, qui souhaitent que tout soit standardisé.
Mais il y a des particularités avec le droit québécois, alors il faut souvent prendre le temps de se positionner dans l’environnement socio-politico légal propre à chaque entreprise de chaque pays. C’est un environnement qui bouge très vite.
Est-ce que ce mandat vous demande une forte implication tout au cours de l’année?
C’est assez imprévisible. Certaines années, on doit renégocier des contrats extrêmement importants, qui demandent du temps. Par contre, cette année, le mandat ressemblait davantage à l’accompagnement normal d’une PME.
Par contre, je vivrai une fin de semaine assez occupée. Par exemple, l’avocate en chef de Mercedes sera en ville, alors je passerai du temps avec elle, même si nous n’avons pas d’enjeux ensemble présentement.
Il y a aussi ce côté glamour, avec toutes les activités en marge du Grand Prix, auxquels je participerai avec ma femme.
Avez-vous une anecdote reliée à votre mandat pour le Grand Prix du Canada?
Quand Bernie Ecclestone était patron de la Formule 1, j’étais appelé à transiger avec lui.
Lorsqu’il avait 84 ans, on reconstruisait les paddocks à Montréal. Il était monté jusqu’à notre bureau, situé au troisième étage, en grimpant les escaliers deux par deux comme un adolescent.
Une fois arrivé en haut, il m’a dit « André, c’est moi qui a fait les plans ici, et qui a décidé de ne pas construire d’ascenseur… mais si c’était à refaire, je pense que j’en construirais un! »
Bernie Ecclestone, c’est un personnage public qui lance des déclarations fracassantes, mais aussi un passionné, avec qui on peut discuter d’enjeux importants de manière cordiale.
Êtes-vous un grand partisan de course automobile?
Oui, mais je suis en position de neutralité, puisque je travaille avec le promoteur de l’événement.
Je peux simplement vous dire que Montréal offre souvent des courses très excitantes, et que les spectateurs risquent d’avoir droit à un bon spectacle!