L’avocate de la diversité
Gabriel Poirier
2021-07-29 15:00:00
Toute petite, elle se souvient des nuits blanches de ses parents, qui devaient souvent travailler tard, ou encore de les avoir accompagnés dans leurs cours à l’université.
Ces parents, originaires du Maroc, ont immigré au Québec il y a plus de 20 ans. Quittant leur emploi, ils ont été contraints de repartir à zéro en arrivant ici.
Maintenant avocate, la Barreau 2021 aimerait voir « plus de place pour la diversité dans l’espace public. »
« En grandissant, j’avais très peu de modèles d’inspiration. À la télévision ou à la radio, j’étais frustrée de ne voir personne qui me ressemblait. Ce qui m’a permis de continuer à avancer, c’est l’éthique de travail que mes parents m’ont inculquée. Mais ce n’est pas suffisant », a-t-elle écrit dans une publication LinkedIn qui a fait grand bruit.
3 900 mentions « j’aime » plus loin, elle se confie à Droit-inc. Tout en continuant d’espérer que l’on « donne aux petites filles des modèles de femmes fortes, inspirantes et ambitieuses, mais surtout, des femmes qui leur ressemblent. »
Vous faites votre entrée dans le monde du droit. Pourquoi avez-vous choisi de devenir avocate ?
J’ai toujours voulu être avocate. Celles et ceux qui me connaissent le savent. C’est le parcours logique, pour moi, celui qui est le plus synchronisé avec mes valeurs et ma personnalité.
Le concept de justice est très ancré en moi. J’adore surtout le fait que la profession nous permet de continuer à apprendre tout au long de notre carrière. C’est un métier qui permet de repousser ses limites, de toujours s’améliorer.
J’ai aussi choisi de pratiquer en cabinet, car cela demande beaucoup d’entrepreneuriat, une chose que j’aime.
Est-ce qu'un domaine du droit vous a séduit dans le cadre de votre formation ?
Je désirais faire du litige, et j’ai été embauchée dans le groupe de litige commercial (NDLR : De Grandpré Chait). J’ai presque exclusivement travaillé dans ce groupe durant mon stage.
Je trouve vraiment que ce domaine me nourrit intellectuellement. Ça peut être parfois stressant, mais j’ai un tempérament très calme, qui me permet de garder la tête au-dessus de l’eau la plupart du temps.
Et qu’est-ce qui vous a attiré chez De Grandpré Chait ?
En fait, pendant la course aux stages, lors de mes rencontres avec De Grandpré Chait, je me suis tout de suite senti à la maison.
J’ai senti que le cabinet à des valeurs communes aux miennes. Et c’est un endroit - je le répète souvent - où je sens que je peux rester moi-même. Je peux y rester authentique et fier de mes valeurs, et c’est vraiment ça qui m’a attiré.
Et qu’apportez-vous au cabinet ?
En tant que jeune sociétaire, je pense que je peux apporter un angle plus dynamique et une vision un peu plus nouvelle. Avec ma maîtrise en administration des affaires, je peux aussi mettre en pratique des connaissances un peu plus pointues, plus spécifiques, dans certains dossiers, et je pense que cela me distingue.
Sur un plan plus personnel, comment réagissent vos parents face à vos accomplissements ?
Par rapport à ma publication LinkedIn, il s’agissait vraiment d’un message spontané, qui venait du cœur. Je ne m'attendais pas à obtenir autant de réactions. J’ai vu que plusieurs personnes se sont identifiées et ça me fait chaud au cœur.
Pour mes parents, je crois qu’ils sont surtout fiers du fait que je pratique un métier que j’aime et qui me passionne. Mes parents, ce sont des gens très terre à terre. Le succès, ça les impressionnent peu. Ce qui est vraiment important pour eux, c’est que je travaille fort, et, surtout, que je ne me dénature pas tout au long du processus. Ils tiennent à ce que je reste authentique à mes valeurs.
Comment ont-ils réagi, par exemple, lorsque vous leur avez annoncé que vous aviez obtenu un stage chez De Grandpré Chait ?
Mes parents étaient très heureux pour moi, car ils savent que je désirais devenir avocate depuis que je suis toute petite. Ils sont très fiers de me voir réaliser mes rêves.
Je reviens à votre publication. Y a-il un message que vous désirez transmettre aux jeunes filles issues de l’immigration et à celles dont les parents sont des immigrants ?
Ça peut être difficile de prendre conscience que nous avons une identité propre, lorsque que l’on ne se voit nulle part. Mais, même si on ne se voit pas, cela ne veut pas dire qu’on n’existe pas.
Il m’est souvent arrivé d’être assise dans une salle où tout le monde se ressemble, sauf moi. Il ne faut pas se sentir intimidé. Il faut avoir confiance en soi. C’est une bonne façon de réaliser que notre différence est une force et de constater qu’elle est appréciée par les gens autour de nous. Et si tu sens que tu n’as pas de place, c’est à toi de la créer.
Aujourd’hui, il y a de plus en plus de places à la diversité. Je me souviens de la première fois que ma mère m’a montré Danièle Henkel à la télévision - elle est marocaine comme moi. Je me suis dit “wow, ça existe" ! Ça m'a donné une force incroyable et c’est ce qui m’a poussé à prendre des cours d’entrepreneuriat à l’université et à me développer dans le domaine de l’administration des affaires.
La nomination d’un nouveau juge à la Cour suprême issu de la diversité, c’est aussi quelque chose d’incroyable, qui montre que nous sommes en train d’aller de l’avant pour la diversité.
On sent en effet que des progrès tranquilles sont en cours en matière de diversité. Auriez-vous un souhait à formuler à ce sujet pour les cinq prochaines années ?
Pour les cinq prochaines années, je souhaite voir plus de femmes dans des postes de gestion. J’aimerais aussi que ces femmes aident les autres à prendre leur place. J’aimerais qu’on s’entraide entre nous et que d’autres initiatives de mentorat soit mises en place, car, moi, c’est ce qui m’a aidé à compléter mes études et à faire ma place chez De Grandpré Chait. J’y ai trouvé des mentores femmes qui m’ont beaucoup aidé, dont Me Léa Couture-Thériault.
Source : Oumaima Mouncef / LinkedIn
Avocat
il y a 3 ans«Me Oumaima Mouncef à l'éducation dans le sang.»
«à»?
Pirlouit
il y a 3 ansTiens, je suis content, un bel exemple qui confirme mes théories. Ses parents ont immigrés et sont reparties à zéro, elle, elle est devenue avocate engagée par un cabinet et ce, malgré le soi-disant terrible racisme systémique au Québec.
Par contre, je serais curieux de savoir à qui vous pensez quand vous dites que personne ne vous ressemblait à la télévision. Au-contraire, il me semble pourtant qu'on voit plein de jolies jeunes femmes blondes fortes et inspirantes à la télé.
Mais je suis d'accord avec vous sur plusieurs points. Ma différence c'est ma force et je me sens souvent seul. Par contre je ne sens pas qu'il y a de plus en plus de place à la diversité. Pas d'opinions en tous cas.
DSG
il y a 3 ansSince she's Barreau 2021 I assume that she was born in the mid to late nineties, by which time Canada already had a woman prime minister, countless prominent ministers, lawyers, journalists, artists etc, of all sorts of nationalities, sexual orientation, and political views. I was in law school long before her and even then women were the majority in terms of students and professors. Her lack of inspiration is either fake, results from the fact that she had no access to television, radio and newspapers, or results from an actual belief that she's a groundbreaker who is here to enlighten us. Hence she's either very arrogant or very pathetic. Either way she'll fit right in at De Grandpre Chait
Marc
il y a 3 ansFrom my perspective, the lawyer in this article is not saying there are no women in her field, she is saying there is a gap in inspiration/mentorship for young minority women. Also, inspiration is very relative, what might be inspirational to you might not be for someone else from a different background. So yes, having “some” women in the fore-mentioned fields means nothing. I would suggest you look at partnership tracks in big-law. The fact that you are tearing down a lawyer you have never met showcases your total lack of judgment, or perhaps, a deep routed jealousy as she is gaining so much attention so early on in her career. Maybe you could reach that one day. Best of luck.
Pirlouit
il y a 3 ansTant qu'à dire des choses sans avoir aucune preuve, je vais dire l'inverse. Je trouve qu'il y a une surreprésentation des minorités ethniques présentement.
Anonyme
il y a 3 ansMais Pirlouit, une tache de couleur sur un vêtement blanc ressort toujours alors je veux bien croire que vous croyez sincèrement qu'il y a " une surreprésentation des minorités ethniques présentement".
En plus, écrire "surreprésentation" et "minorité" dans le même bout de phrase, bonjour l'oxymore!
Anonyme
il y a 3 ansVous pouvez être certain qu'il sera toujours présent pour y apposer son venin d'incel frustré.
Pirlouit
il y a 3 ansEn général, c'est plutôt les frustrés qui insultent les autres mais il faut dire que vous ne faites probablement pas la différence entre un argument et une insulte donc je vous pardonne.
Anonyme
il y a 3 ansJe doute fortement qu'elle était blonde en grandissant. Vous savez n'est-ce-pas, que les femmes se teignent ou se décolorent les cheveux?
Parfois, vos sophismes me désolent, pour ne pas dire me font peur. Un exemple ou quelques exemples de réussite d'immigrants, ne veulent pas dire qu'il n'y a pas de racisme systémique.
Pour ce qui est de la diversité d'opinions, vous n'êtes pas censuré sur ce site, que demandez de plus?
Pirlouit
il y a 3 ansC'était une blague clin d'oeil les cheveux blonds, faut aller plus loin que le premier degré. Sophisme wow quel sens de l'humour vous avez.
Un exemple ou quelques exemples de réussite d'immigrants ne veulent pas dire qu'il n'y a pas de racisme systémique ? Fort bien, tout comme un exemple ou quelques exemples de discrimination ne veulent pas dire qu'il y a du racisme systémique.
La liberté d'expression de quoi ? Je n'ai même pas abordé ce sujet.
Anonyme
il y a 3 ansc'est que vous n'avez jamais commencé à être drôle.
Anonyme
il y a 3 ansCe genre d'attaque personnelle est très surprenant de votre part DSG. Certes, votre humour ou sarcasme n'est de pas tous les goûts mais attaquer ainsi de jeune consoeur, avec des "she's either very arrogant or very pathetic", me pousse à sincèrement vous demander si tout va bien.
DSG
il y a 3 ansI try not to get political or take things too seriously (especially on this blog), but as a proud Canadian I'm getting a little tired of this virtue signaling. We pride ourselves on being one of the most open and welcoming countries in the world in which everyone, regardless of sex or ethnicity, gets the same opportunities. We actually have laws in place guarantying that. I know it's just the latest fashion trend, but to constantly read people complaining about the struggles they had to endure in this country is somewhat offensive. Speaking for myself, had my parents not come to this country, instead of being a prominent lawyer making loads of cash I would be uneducated and living under a corrupt regime with no chance for advancement due to my social status.
Anonyme
il y a 3 ansMerci d'avoir répondu, DSG.
Mais "Canadian smugness" oblige, "we pride ourselves"): c'est là tout le problème! Un pays qui passe son temps à se féliciter d'être meilleur que les autres alors qu'à bien d'enseignes, il n'est pas meilleur que les autres sur beaucoup de questions relatives à la diversité raciale (immigrants, minorités visibles, autochtones), doit avoir l'humilité de se remettre en question.
Au début du 20e siècle, beaucoup d'immigrants européens peuvent affirmer que leur arrivée et installation au Canada se sont faites sans problèmes. Mais est-ce que des immigrants chinois devant payer une taxe juste pour eux, raconteraient la même histoire d'immigration?
En un mot, si ça a bien marché pour certains tant mieux mais il ne faut pas baîllonner les autres ou voir de l'ingratitude là où il n'y en a pas. N'invalidons pas les expériences des autres parce que la nôtre nous a été plus favorable ou salvatrice! En plus, les personnes qui arrivent au Canada à partir du milieu des années 80 et qui ne fuient pas des régimes autocratiques, des situations de catastrophes naturelles ou la guerre, arrivent ici en tant que travailleurs qualifiés. Dans le processus de sélection à l'étranger, si tu n'as pas déjà des acquis économiques et/ou académiques, professionnels, tu n'es pas sélectionné pour la résidence permanente. En un mot, le Canada n'a pas fait la charité à ces personnes dont les raisons et le mode d'immigration sont différents des groupes qui les ont précédés. Hormis le fait qu'on vit à une époque où il y a moins de non-dits (Alléluia!), une personne à qui on a vendu le rêve de la meilleure opportunité économique (*délégation du Québec à l'étranger*) et qui se rend compte que "non, tout le monde n'a pas les mêmes opportunités, peu importe son sexe ou son origine", a raison de signaler qu'il y a un problème. Par exemple, une étude a été faite auprès de personnes de RH en dehors du Québec et ces recruteurs ont admis que lorsqu'elles voyaient sur un CV, des noms asiatiques (chinois, indiens, etc), elles se disaient forcement que cette personne devait problablement parler l'anglais avec un fort accent et mettaient le CV de côté. Alors mettez-vous à la place de l'immigrant qualifié qui ne peut pas obtenir un boulot à la hauteur de ces compétences à cause de l'attitude de ces recruteurs et osez dire à cette personne "We pride ourselves on being one of the most open and welcoming countries in the world in which everyone, regardless of sex or ethnicity, gets the same opportunities." Yeah, right!
Pirlouit
il y a 3 ansJe dois admettre que sur le plan des blagues vous semblez avoir beaucoup à m'apprendre
Pirlouit
il y a 3 ansOui mais s'il y a deux taches ? (je parle pas de vous hein)