Le boss du plus grand cabinet au monde

Agnès Rossignol
2015-03-03 11:15:00

Il a réfléchi plusieurs années avant de faire le saut, confie-t-il au Globe and Mail, car le travail au gouvernement y était facile et bien payé comparé à d'autres. Mais la profession juridique qui avait été supprimée dans les années 1950 puis rétablie en 1978, entrait dans une nouvelle ère et il n’était pas question pour lui de manquer cette opportunité.
L’avocat de 53 ans raconte que durant l'été 1992, il devait parfois pédaler plus de 30 kms à vélo à travers Pékin pour aller rencontrer ses clients. Aujourd’hui, totalisant un revenu de 400 millions de dollars l’an passé, son cabinet compte parmi ses clients les plus importantes sociétés d’état chinoises, telles que PetroChina, China Telecom et China National Aviation Fuel.
Me Xuefeng se souvient qu’il y a 15 ans lors d'un voyage aux États-Unis pour s'informer des techniques de gestion auprès d'avocats américains, ces derniers non intéressés à communiquer avec des avocats chinois, avaient laissé sa carte de visite sur la table. « Mais maintenant ils me poursuivent partout où je vais », lance-t-il.
Si les entreprises étrangères ne bénéficient plus aujourd'hui des politiques chinoises préférentielles conçues dans les années 1980 pour les attirer, elles ont toujours beaucoup d'occasions d'affaires en Chine, estime l'avocat qui a représenté des multinationales telles que Coca-Cola, Hewlett-Packard et Japan’s Shiseido. Selon lui, elles devraient changer leurs mentalités et les saisir leur chance plutôt que de blâmer le gouvernement chinois.
Protéger les 250 0000 avocats chinois
Me Xuefeng se bat par ailleurs pour un meilleur traitement des quelques 250 000 avocats chinois dont le nombre a augmenté avec la croissance économique des trois dernières années.
Il souligne que malgré les efforts effectués par le gouvernement pour la mise en place d'un état de droit, le dissentiment n'est pas toléré. Des universitaires et des avocats sont toujours envoyés en prison.
Difficile pour ces derniers de défendre des dissidents au régime sans risquer de se faire arrêter et emprisonner pour activisme, dit-il, citant le cas de l'avocat Pu Zhiqiang arrêté en juin dernier pour provocation de troubles et obtention illégale d'informations personnelles.
Dernièrement, Me Xuefeng a rencontré Zhou Qiang, juge en chef de la Cour suprême chinoise, pour discuter de la réforme de la justice.
DSG
il y a 10 ansI would like to say hi to my Chinese lawyer friend, Me Yu Suk Pu.