Le chef français Joël Robuchon meurt à 73 ans

Le monde de la gastronomie est en deuil après la mort du célèbre chef cuisinier français Joël Robuchon. L'homme de 73 ans, à la tête d'une vingtaine de restaurants dans le monde, a succombé à un cancer lundi à Genève, en Suisse, a dévoilé le quotidien français Le Figaro, citant sa porte-parole.

En exclusivité, le chef Éric Gonzalez, de L’Atelier de Montréal, le restaurant du casino de Joël Robuchon, avait concocté trois recettes pour les lecteurs de Droit-inc. Vous pouvez retrouver ici le clafoutis rustique aux poires, chantilly au chocolat, puis le tartare de saumon et enfin le sablé aux amandes recouverts de légumes de saison, et crémeux de courge.

Sacré « meilleur ouvrier de France » en 1976, ou encore « cuisinier du siècle » par le guide Gault et Millau en 1990, M. Robuchon était aussi le chef qui détenait le plus d'étoiles dans le fameux guide Michelin, bible des fins palais. Il s'est aussi rendu célèbre auprès du grand public avec ses ouvrages et ses émissions de télévision.

« Joël Robuchon, chef visionnaire et le plus étoilé au monde, nous quitte aujourd'hui. De Paris à Shanghai, son savoir-faire érigé en art a fait rayonner la gastronomie française et continuera d'inspirer la jeune génération de chefs », a dit Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement français, sur Twitter.

Né en avril 1945 à Poitiers dans une famille modeste, Joël Robuchon s'est découvert une passion pour la gastronomie au petit séminaire de Mauléon, où il était entré à 12 ans dans le but de devenir prêtre, en aidant les religieuses qui oeuvraient aux fourneaux. Trois ans plus tard, il entreprend son ascension en devenant apprenti pâtissier dans un restaurant de son patelin.

Sa véritable carrière de chef prend son envol à 29 ans, quand il prend les commandes d'une brigade de 90 cuisiniers à l'hôtel Concorde Lafayette, à Paris. C'est à cet endroit qu'il décroche le prestigieux titre de « meilleur ouvrier de France ».

Fort de cette distinction, il devient en 1978 chef cuisinier à l'hôtel Nikko, où il décroche ses deux premières étoiles dans le Guide Michelin. En 1981, il ouvre finalement son premier restaurant, Le Jamin, où il décrochera trois ans plus tard sa troisième étoile, consécration ultime dans le monde de la gastronomie.

« On ne peut créer la surprise avec un plat qu'une seule fois. Le plus dur, c'est ce qu'il y a de plus simple. Et bon. Cela demande beaucoup de technique et de maîtrise. Si un client goûte un plat simple et qu'il se dit que c'est meilleur que ce qu'il cuisine lui-même, là, c'est réussi. La grande cuisine, pour moi, c'est ça », a dit Joël Robuchon, dans une entrevue accordée en 2016 à L'Express.

Son second établissement, le Restaurant Joël Robuchon de Paris, ouvert en 1991, a été désigné « Meilleur restaurant du monde » par l'International Herald Tribune en 1994.

Robuchon, vedette médiatique

En 1996, à l'âge de 50 ans, il annonce qu'il rend son tablier. Il se consacrera dès lors à la transmission de son art, par l'entremise des émissions de télévision Cuisinez comme un grand chef, puis Bon Appétit bien sûr, où il présente des recettes simples, peu chères et accessibles au grand public.

En 2003, Joël Robuchon sort de sa retraite pour lancer un nouveau concept « où gastronomie rime avec convivialité » : c'est le début, à Tokyo puis à Paris, de L'Atelier, où la cuisine est réalisée sous les yeux de la clientèle. D'autres établissements issus de ce concept verront ensuite le jour dans plusieurs villes, dont New York, Londres et Hong Kong.

« L'idée m'en est venue dans les bars à tapas, dont j'apprécie la convivialité. Je cherchais une formule où il puisse se passer quelque chose entre les clients et les cuisiniers », a dit Joël Robuchon, au sujet du concept L'Atelier.

Le décès de Joël Robuchon survient un peu plus de six mois après la mort d'un autre grand chef français, Paul Bocuse.