Le Conseil de la magistrature s’est plaint pour rien
Mathieu Galarneau
2019-07-04 11:20:00
L’ordinateur du journaliste avait été saisi par la Sûreté du Québec après la plainte du Conseil, le 21 septembre 2016, qui prétendait avoir été victime d’une « intrusion » sur son site web.
Le reporter avait révélé, le 3 juin 2016, que la juge Suzanne Vadboncoeur, de la Cour du Québec, devrait comparaître devant le Conseil pour avoir insulté un constable du palais de justice de Montréal après un souper avec d’autres juges, rappelle le Journal.
Le Conseil reprochait au journaliste d’avoir obtenu une vidéo de la juge Vadboncoeur, vociférant et s’agitant parce qu’une porte de stationnement refusait de s’ouvrir, de façon illégale. Or, M. Nguyen l’a découverte avec une simple recherche Google.
« Je n’avais aucun doute qu’il s’agissait du seul dénouement possible, mais ça reste un soulagement », a réagi le reporter au Journal de Montréal.
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec s’est réjouie de la décision du DPCP, mais a tout de même souligné que la saisie de l’ordinateur va à l’encontre de la liberté de presse. « Même si le DPCP ne porte pas d'accusation, la saisie de l'ordinateur d'un journaliste qui faisait son travail est une atteinte grave à la liberté de la presse », souligne l’organisme par voie de communiqué.
« Révéler des faits d'intérêt public n'est pas un crime, ça s'appelle du journalisme et ça doit être défendu, pas pourfendu », argue le vice-président de la FPJQ, Jean-Thomas Léveillé.