Le meurtre annoncé six mois plus tôt

Agence Qmi
2014-10-22 09:08:00

« Tuer, c’est différent que de fumer… car c’est possible d’arrêter la cigarette ; une fois qu’on a tué, qu’on a goûté au sang, c’est impossible d’arrêter, l’envie est trop forte pour ne pas continuer », aurait écrit Magnotta au tabloïd «Sun» de Londres en décembre 2011.
C’est en tout cas ce que croit le journaliste Alex West, qui a reçu ce courriel deux jours après avoir rencontré Magnotta. Le message était signé « John Killbride », du nom d’une victime d’un célèbre tueur anglais.
Il nie
Lors de leur rencontre de 27 minutes à Wembley, en banlieue de Londres, Magnotta avait nié avoir tué des chatons. Dans une première vidéo, on voyait un chaton mourir par suffocation tandis que l’autre vidéo impliquait un python.
« Je n’ai rien à voir avec ça, je me fais harceler », a d’abord dit l’accusé de 32 ans, ignorant qu’il était enregistré.
Confronté à son « culte de la personnalité » allégué, Magnotta a affirmé vouloir rester anonyme.
« Je n’ai rien à voir avec Karla Homolka a-t-il ajouté. J’ai reçu 500 menaces de mort dans la dernière année. Je suis une victime.»
« Irréel »
En contre-interrogatoire ce mardi, Alex West, qui témoignait de Londres par vidéoconférence, a reconnu que le courriel attribué à Magnotta avait quelque chose « d’irréel, qui dépasse la réalité ».
Plusieurs des phrases utilisées dans le message sont d’ailleurs tirées de films.
Celle où il compare le meurtre avec la cigarette serait tirée du film « Basic Instinct ». Une autre, où Magnotta affirme qu’il « doit disparaître pour quelque temps », serait une référence à la vedette hollywoodienne Greta Garbo.
« Je savais que quelque chose clochait avec lui », avait d’ailleurs dit M. West dans un documentaire sur Magnotta dont des extraits ont été diffusés à la cour. Et c’est peut-être pour cela qu’il l’a qualifié de « personnage » dans cette entrevue.
Une photo prise lors de la rencontre montre d’ailleurs Magnotta « les yeux vacants », a reconnu le témoin.
Rappelons que Magnotta a admis avoir tué Jun Lin, en plus d'avoir dépecé l'étudiant chinois. Le tout avait été filmé, puis mis en ligne sur internet. Magnotta, qui souffrirait de schizophrénie, plaidera toutefois la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
Le procès fera relâche ce mercredi. Il reprendra jeudi, devant le juge Guy Cournoyer de la Cour supérieure.