Lenteurs de la justice: Un autre présumé pédophile pourrait s’en tirer

Agence Qmi
2016-02-16 07:00:00

«Ça fait plus d’un an que les avocats de l’accusé profitent des délais. Le procès n’est pas ouvert, et déjà, notre fille commence à oublier les détails des agressions», s’alarme le père de la présumée victime. «Malgré les enregistrements vidéos de son témoignage, on a peur que la preuve ne soit plus suffisante pour le faire condamner», craint la mère.
Au traumatisme des abus sexuels, s’ajoute l’angoisse d’une justice inadaptée, estiment les parents. «Notre fille pense que personne ne la croit. Elle ne peut pas concevoir que son agresseur soit toujours libre et puisse éventuellement s’en tirer», s’indignent-ils.
Le DPCP préoccupé
Les délais de la justice peuvent nuire aux procédures, admet Jean-Pascal Boucher, le porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
Plusieurs stratégies sont néanmoins déployées pour rafraîchir la mémoire des jeunes victimes. «Nous déployons plusieurs mesures pour pallier les délais. Par exemple le télé-témoignage ou le témoignage accompagné par une personne de confiance», explique-t-il.
Les mesures sont-elles suffisantes pour s’assurer que les coupables soient condamnés? «C’est au législateur de répondre à cette question», répond Me Boucher.
Les parents de la fillette interpellent le gouvernement pour que les procédures soient plus rapides lorsque des enfants sont victimes d’actes criminels. «La mémoire est une faculté qui oublie, encore plus rapidement chez les enfants. Les délais sont démesurés», plaide le père.
Dimanche dernier, TVA Nouvelles avait révélé l’histoire de la petite Mathilde, 6 ans, victime d’abus sexuel. Son agresseur présumé s’en était tiré sans procès, puisque les souvenirs de la fillette n’étaient plus aussi clairs, plus d’un an après les faits.