Les juges au Canada sont bien blancs, révèle une étude

La Presse Canadienne
2016-07-18 15:46:00

Dans une étude publiée en mai sur le site de l'Institut de recherche en politiques publiques, Andrew Griffith estimait qu'un pour cent des 2160 juges des cours supérieures et de premières instances au pays sont autochtones, et que trois pour cent sont issus de minorités culturelles.
Dans les tribunaux de premières instances, M. Griffith a relevé 52 juges issus de minorités visibles et 19 juges autochtones sur un total de 1132 magistrats.
Au Québec, M. Griffith a déniché trois juges de minorités visibles sur 500 magistrats (0,006 pour cent), alors que selon les chiffres du Barreau, plus de 1800 de ses quelque 25 000 membres (0,07 pour cent) s'identifient eux-mêmes comme faisant partie d'une minorité visible.
M. Griffith a dû accomplir un travail de moine en analysant attentivement des centaines de biographies de juges afin de dresser un « portrait raisonnable » de la diversité au sein de la magistrature, puisque ni le Bureau du commissaire à la magistrature fédérale ni la plupart des provinces ne tiennent de statistiques à ce sujet.
M. Griffith espère que les libéraux de Justin Trudeau tiendront leurs promesses de réformes pour combler cet écart. Le mois dernier, le gouvernement Trudeau a inclus un Autochtone et un Canadien issu de la minorité asiatique dans une liste de 15 nominations à la magistrature, et la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, s'est engagée à accroître la diversité culturelle.
Naiomi Metallic, une Micmaque de 35 ans qui dirige la chaire de droit et de politiques autochtones à l'Université Dalhousie, n'en revient pas de ces statistiques désastreuses, alors que les autorités répètent depuis des années qu'il est important et urgent d'agir.
« Les institutions qui ont beaucoup de pouvoirs doivent être le reflet des sociétés qu'elles servent », estime la professeure Metallic, aussi membre d'un comité du Barreau de la Nouvelle-Écosse qui se penche sur ce problème.
Elle suivra avec attention les gestes concrets que posera le gouvernement fédéral, alors qu'il devra pourvoir cette année au moins 41 postes vacants au sein de sa magistrature, et qu'une quarantaine de postes seront vacants dans les provinces. On devrait aussi pourvoir des postes vacants à la Cour fédérale et même à la Cour suprême.
Marilyn Poitras, avocate métisse à Saskatoon et professeure de droit à l'Université de Saskatchewan, déplore que seuls deux juges sur 101 soient autochtones dans cette province où la population autochtone atteint 16 pour cent. Elle rappelle aussi que le système judiciaire rate une belle occasion d'apprendre des points de vue autochtones.
Les professeures Poitras et Metallic notent qu'il ne manquera pas de bons candidats si on veut vraiment résoudre cette sous-représentation: 175 étudiants noirs et autochtones de Dalhousie, par exemple, ont obtenu leur diplôme de droit depuis une vingtaine d'années.
Un avocat de la défense !
il y a 8 ansPour être juge, il faut dix années de pratique en tant qu'avocat. Comment voulez-vous que les minorités visibles accèdent à la magistrature lorsqu'on ne les embauche pas lorsqu'il accède à la profession d'avocat après leur stage du barreau? Que dire des politiques discrimination positive au sein de l'administration publique et parapublique? Dans les grands bureaux de Montréal, les minorités visibles ne sont tout simplement pas présents. Il en est de même au sein du DPCP, des municipalités du Québec et de la ville de Montréal ( qui devrait être le fer de lance en la matière au Québec). C'est triste mais c'est peut-être la profession où la discrimination est la plus présente. Sincèrement, avait-on besoin d'une étude exhaustive pour arriver à de telles conclusions?
Anonyme
il y a 8 ansLes minorités visibles, particulièrement les noirs ne sont tout simplement pas embauchés comme avocat dans les municipalités du Québec, au sein de la Cour provinciale et dans le secteur privé. C'est un constat très simple à faire, allez-dans les palais de justice et les cours municipales de notre belle province.
Ahmed Sadik
il y a 8 ansPour changer les choses, il faudrait probablement commencer par forcer lesdits présents juges blancs à embaucher des clercs juridiques faisant partie d’une minorité visible... et je parle particulièrement à la Cour suprême du Canada qui est plus blanche que la neige et qui se dit défenderesse de nos droits...
Ce n’est que cette année que le Barreau du Québec s’est rendu compte de cette problématique de non-représentation de la réelle société québécoise... En 2016, wow! Cette société a beaucoup de travail à faire, surtout lorsqu’on constate que les minorités sont mieux représentées aux É.-U. qu’au Canada.
Enfin, ne venez pas me dire qu’il n’y a pas de bons candidats (oui, je l’ai entendu plusieurs fois). Je peux vous nommer plusieurs noms.
Anonyme
il y a 8 ans2 des 3 juges québécois qui siègent présentement à la cour suprême ont fait leurs études à Brébeuf. Quand on dit que « Les institutions qui ont beaucoup de pouvoirs doivent être le reflet des sociétés qu'elles servent », on y repensera pour la CSC
Anonyme
il y a 8 ansAu Quebec, un noir qui choisi la profession d'avocat ne trouvera pas d'emploi.
Ahmed Sadik
il y a 8 ansDroit-Inc a filtré mon commentaire... Tout ce que je disais est qu’il fallait obliger les présents juges blancs à embaucher des clercs juridiques issus de minorités culturelles. Le racisme doit arrêter.
Anonyme
il y a 8 ansLes nominations devraient se faire selon la compétence, non selon la couleur de la peau...
Pirlouit
il y a 8 ansPeut-être parce que tous les juges sont vieux et qu'il y a 30 ans il n'y avait pas tant d'immigration ?
Mais bon c'est tellement plus facile de crier au scandale et puis c'est la mode de nommer n'importe qui avec comme critère numéro un la couleur de la peau ... Sérieux, j'aimerais pas ça être nommé sur la base de mon ethnie plutôt que mes compétences (c'est pas ça la discrimination?). Foglia, où es-tu ?
Même si on accepte cette rhétorique : 16% d'Indiens ? Combien sont avocats avec 10 ans de pratique ? Ce serait extrêmement intéressant de connaître cette statistique plutôt que de mélanger noirs et indiens sans donner les années de pratique. Certains ne sont peut-être même pas devenus avocats.
En passant, je trouve que les chercheurs en étude publiques sont biens trop "blan-caucasien", vieux et masculins ...
P.-S.: Au fait, 3 sur 500 c'est pas 0,006%
Pierre
il y a 8 ansComment peut-on parler de compétence alors que cette discrimination se fait dès la recherche du stage obligatoire du Barreau? Montréal est la seule métropole du Québec et où près de 90% de l'immigration s'installe dans la couronne montréalaise. En matière criminelle et pénale, les minorités visibles sont plus que sous-représentés que ce soit au palais de justice de Montréal et au sein de la Cour municipale de Montréal. Dans le milieu privé, notamment au niveau des grands bureaux où il suffit de regarder les photos des avocats sur leur site internet, le constat est stupéfiant. Aux Etats-unis, la présence des minorités visibles est bien mieux représentés au niveau de la magistrature et des procureurs.
Anonyme
il y a 8 ansPourquoi se plaindre? Les minorités visibles sont pourtant bien présents dans le système judiciaire, notamment au niveau des accusés, des greffiers et des agents de sécurité.
Luis Ortega
il y a 8 ansLorsqu'on sait comment se fait la nomination des juges, il n'a rien d'étonnant. Il y a quelques années, on parlait de boys club, maintenant les femmes caucasiennes sont bien présentes au sein de la magistrature. Je vous félicite d'avoir publié une telle étude. Que fait le Barreau du Québec pour améliorer la chose ?
Détailleur
il y a 8 ansIl s'agit d'un problème réel et je ne doute pas qu'on doive s'y attarder. Mais encore faut-il avoir des données fiables.
Or, 3 juge sur 500, cela représente 0,6% et non pas 0,006%.
Il faut aussi comparer cette donnée avec le nombre d'avocat issus des minorités visibles ET des premières nations (je ne crois pas qu'on puisse alors parler de minorité visible) qui ont au surplus au moins 10 ans de pratique et qui ont au moins 45 ans (l'âge "minimal" non officiel pour être nommé juge). Il est une réalité que s'il y a toujours très peu d'avocats issus des minorités visibles ou des premières nations, il y en avait encore moins qui joignaient le Barreau il y a 20 ans.
D'autre part, il n'y a pas si longtemps, il n'y avait même pas de juges d'origine italienne ou grecque ou d'autres minorités culturelles. Cela prend du temps à changer.
Bref, je doute des données publiées mais je constate tout de même dans ma pratique qu'il y a toujours trop peu de juges issus des minorités visibles et des premières nations. L'État doit prendre des moyens en amont pour favoriser le recrutement de membres de ces groupes dès la faculté de droit, puis faciliter l'emploi dans les bureaux d'avocats. Ensuite, ça se fera naturellement.
Me Tremblay
il y a 8 ansAyant une femme noire comme conjointe, et une fille issue de cette union heureuse, je la déconseillerais d'épouser la profession d'avocat.
Anonyme
il y a 8 ansCe que j'aime le plus c'est que 99% des avocats du Grand Montréal se gaussent d'être des "inclusifs". ("Inclusif" dans le sens de: "vous êtes les bienvenus, tant que vous restez entassés à Ville St-Laurent ou Montréal-Nord pis que vous v'nez pas nous achaler dans nos beaux bureaux pis nos beaux quartiers.")
Allez voir la mosaïque des cabinets "Libéraux", pour voir. Ou pour ceux qui les connaissent, leurs pages FB pour admirer l'homogénéité de leur cercle familial et social
Extraordinaire.
Anonyme
il y a 8 ansOn est fier de l'image que l'on se donne via Jackie Robinson, notre ouverture sur le monde, l'est-elle vraiment ?
Prof
il y a 8 ans"1800 de ses quelque 25 000 membres (0,07 pour cent)."
En fait, 1,800/25,000 c'est 7 pourcent. Peut-être la manière de l'écrire, mais ça porte à confusion