Magnotta jouait la comédie

Agence Qmi
2014-11-06 09:04:00

Car si ce dernier soupçonne que Magnotta souffre de schizophrénie paranoïde, les dossiers médicaux de l’accusé à Miami et de Montréal montrent le contraire.
En janvier 2011, Magnotta a été admis aux urgences d’un hôpital de Floride pour un épisode de psychose toxique. Or, le dossier indique qu’il n’a pas d’antécédents psychiatriques et qu’il n’entend pas de voix.
Et deux mois avant le meurtre de Jun Lin, le 25 mai 2012, Magnotta a consulté des psychiatres de l’Hôpital général juif de Montréal. Quand il a quitté, il n’était ni bipolaire ni psychotique, indique le dossier médical.
« Qui doit-on croire? » a demandé Me Louis Bouthillier au témoin.
Collaboration
Pour le Dr Barth, il n’y a rien de contradictoire. Tout dépend de ce que les malades veulent bien dire aux psychiatres. « Les schizophrènes chroniques se sentent stigmatisés, ils n’en parlent pas, ils essayent de cacher leurs antécédents psychiatriques », a affirmé le témoin, qui a donné une note de 10 sur 10 à l’accusé en terme de collaboration.
Et sous l’insistance des questions de la poursuite, il a réitéré qu’il ne croyait pas que Magnotta avait joué la comédie à Berlin. L’équipe médicale l’aurait remarqué, a ajouté le psychiatre.
« Est-ce possible qu’il préparait sa défense et qu’il voulait que le monde croit qu’il soit fou? » a alors demandé la Couronne.
Le Dr Barth a répondu par la négative, ajoutant qu’il n’aimait pas le mot «fou».
« Il était très malade », a-t-il dit.
Pas de douche
La psychiatre Renée Roy, qui traite Magnotta au centre de détention de Rivière-des-Prairies, a également poursuivi son témoignage, mercredi.
Elle a ainsi indiqué que Magnotta refusait parfois de prendre sa douche, de peur de se faire agresser sexuellement par des codétenus. Sa cellule était aussi «très sale», a ajouté la psychiatre.
Magnotta, qui a admis avoir tué et dépecé Jun Lin, plaidera la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.