Procès de Gilbert Rozon : une deuxième sœur du fondateur de Juste pour rire témoigne

Radio Canada
2025-04-25 10:30:44
Le producteur fait l'objet d'un procès civil dans lequel neuf femmes l'accusent de les avoir agressées sexuellement.
Après sa sœur jumelle Lucie Rozon, entendue mardi, Luce Rozon a témoigné jeudi au palais de justice de Montréal dans le cadre du procès civil de son frère aîné, Gilbert Rozon, poursuivi par neuf femmes qui l'accusent d’agressions sexuelles et lui réclament au total 14 millions de dollars.

Luce Rozon a relaté qu’elle venait de traverser deux cancers lorsqu'elle a eu vent pour la première fois d’allégations visant son grand frère. C’est ainsi que, grandement fragilisée par la maladie, elle a cherché refuge auprès de sa mère avant de retrouver son frère, qui s’était réfugié à la résidence des Rozon dans la municipalité de Saint-André-d’Argenteuil, dans les Laurentides, a-t-elle raconté.
Les deux Rozon échangeaient alors très peu. Cependant, un soir, Luce Rozon dit avoir affronté son frère au sujet des allégations qui pesaient contre lui. Le fondateur de Juste pour rire aurait rétorqué qu’il n’aurait jamais fait ça en 100 ans et que ce qui lui arrivait était épouvantable.
Il s’agirait, selon le témoignage de Luce Rozon, de la seule conversation qu’elle a eue avec son frère au sujet de ces allégations.
« Je ne suis pas venue témoigner aveuglément »
Luce Rozon, qui a travaillé une trentaine d’années à la direction de Juste pour rire, a, comme sa sœur jumelle Lucie, défendu son frère aîné. Elle a soutenu ne jamais avoir vu Gilbert Rozon tituber ou consommer de la drogue, comme l’affirment les demanderesses.
La sœur de l’ex-producteur s’est par ailleurs permis de revenir sur l’affaire du manoir Rouville-Campbell, dans laquelle Gilbert Rozon avait été reconnu coupable d’agression sexuelle sur une croupière, en 1998.
Face à des accusations d’agression sexuelle, de séquestration et de voies de fait, Gilbert Rozon avait choisi de plaider coupable pour obtenir une peine diminuée. Toutefois, selon sa sœur, c'est sous la pression de ses proches que M. Rozon avait décidé de plaider coupable.
« On l'a supplié, presque obligé à se mettre coupable. C'était une agression mineure. On a dit : Si t'as touché un sein, plaide coupable », a assuré Luce Rozon. Le procès de Gilbert Rozon doit reprendre son cours vers la fin du mois de mai.