Qui a reçu le Prix de la Justice ?

Marie Pâris
2014-06-23 13:15:00

« Depuis près de trente ans, Hélène Sioui Trudel ne cesse d'apporter une contribution novatrice pour rendre la justice plus accessible aux populations vulnérables de notre société, tout particulièrement les enfants de familles démunies », a déclaré la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée.
Le Prix de la justice est la plus haute distinction remise dans le domaine juridique au Québec. Il reconnaît l'apport inestimable d'une personne qui a œuvré à défendre les valeurs de la justice que sont l'accessibilité, l'universalité et la qualité. Sur la recommandation du jury de sélection, un lauréat se voit remettre la médaille du Prix de la Justice, une création originale de l'artiste québécoise d'origine polonaise Bozena Happach.
Sous la présidence de l'honorable Nicole Duval Hesler, le jury est composé d'une personne du milieu de l'enseignement, Yvan Bordeleau, d'une représentant le milieu des médias, Bernard Derome, et de deux personnes représentant le public, Rose-Marie Charest, présidente de l'Ordre des psychologues du Québec, et l'honorable David L. Cameron, juge de la Cour du Québec.
Un modèle amérindien de justice réparatrice
Criminologue et avocate de formation, Me Sioui Trudel a placé la reconnaissance et la protection des droits de la personne au cœur de son action, qui favorise l'accès à une justice sociale plus équitable. Fille d'une mère wendate et d'un père québécois, sa démarche est influencée par les enseignements amérindiens en matière de justice réparatrice.
L’avocate a d'abord travaillé au sein de l'Assemblée des Premières Nations. Elle a ensuite créé et dirigé jusqu'en 1995 l'Organisation nationale des représentants indiens et inuits en santé communautaire. Cet organisme s’occupe de la protection et la promotion des droits à la formation continue, à la parité salariale et à la santé pour ses membres à travers le Canada, en majeure partie des femmes autochtones.
Son passage à la Commission canadienne des droits de la personne l'amène à participer aux séances de conciliation et aux négociations et médiations en matière de droit de la personne, parité salariale et congédiement injustifié. Au cabinet O'Reilly & Associés de 2000 à 2005, Hélène Sioui Trudel collabore à l'avancement de dossiers en matière de revendications territoriales des autochtones basées sur les droits issus de traités et les droits ancestraux.
En 2006, sa motivation pour la justice sociale l'incite à créer les Services juridiques Atsienha inc., un organisme qu'elle préside et qui se spécialise dans les modes alternatifs de résolution de conflits. Elle est appelée à siéger comme membre décideur à temps partiel au Comité de déontologie policière.
Un travail pour les droits des enfants
Elle se joint aussi à la Fondation du Docteur Julien et y ajoute le volet Alliance droit santé, grâce auquel les enfants et les familles des centres de pédiatrie sociale ont accès à des services juridiques.
Membre active au sein du comité de la haute direction de la Fondation, Me Sioui Trudel met sur pied le Cercle de l'enfant et le Garage à musique, des approches qui contribuent à assurer le respect des droits de l'enfant et son développement optimal sur le plan individuel, scolaire et social.
Pour soutenir les communautés qui s'inspirent du modèle de médecine sociale intégrée, elle ajoute à la Fondation un autre volet, celui du Transfert des connaissances en pédiatrie sociale et y contribue étroitement, notamment en concevant et en offrant de la formation associée à l'intégration du droit en pédiatrie sociale. En 2009, elle cosigne le livre « Tous responsables de nos enfants » avec le Dr. Gilles Julien.