«Sa place est en prison», croit son ex-conjointe

Agence Qmi
2013-11-14 10:58:00

La mère d’Olivier et d’Anne-Sophie s’est dite «encore sous le choc» lorsque le Journal de Montréal l’a jointe, peu après que la Cour d’appel eut ordonné la tenue d’un nouveau procès pour son ex-conjoint.
«Enfin! a-t-elle répété. Mon Dieu, je suis contente. Contente pour mes enfants, d’abord, mais aussi pour tous les enfants. Ça suffit, la violence envers les enfants. La maladie, c’est possible, mais la colère aussi. Il ne faut pas brouiller les cartes. Ça me donne mal au coeur, ce qui s’est passé dans ce procès-là.»
«Mal nécessaire»
Dans les minutes suivant le verdict-choc du 5 juillet 2011, une Isabelle Gaston complètement atterrée et découragée disait pourtant ne plus vouloir revivre l’épreuve d’un autre procès. Un «mal nécessaire» qu’elle est maintenant prête à subir.
«J’ai changé d’idée depuis. Et je n’ai pas cessé d’y croire. J’étais confiante. Il y avait toujours une lueur d’espoir. Pour moi, il n’y avait pas d’autre issue que celle-là.»
L’urgentologue à l’Hôpital de Saint-Jérôme est satisfaite que le plus haut tribunal de la province ait constaté qu’une «erreur» a entaché ce premier procès.
«La Couronne a fait son travail, les juges de la Cour d’appel ont fait leur travail. Le jury a été induit en erreur. Quelque part, il faut que les tribunaux soient le reflet de nos valeurs comme société. C’est pas juste une machine. Quand le monde commence à perdre confiance dans son système de justice, c’est le début de l’anarchie.»
Elle a tenu à «remercier tout le monde» qui lui a témoigné son appui depuis le drame.
Mais l’urgentologue n’en démord pas: la médecine d’expertise devant les tribunaux est malade, selon elle.
«Deux psychiatres sont venus dire au jury, pour la défense, qu’un trouble d’adaptation pouvait expliquer ces gestes irréparables! Il est temps que le Collège des médecins mette ses culottes en matière d’éthique professionnelle et exige un haut taux de qualité de ses membres qui font de la médecine d’expertise.»
Boisvenu satisfait
Dans un communiqué émis hier soir, le sénateur PierreHugues Boisvenu a réagi à l’annonce de la Cour d’appel du Québec.
«Portant la cause des victimes d’actes criminels depuis 10 ans, je suis satisfait de la décision de la Cour d’appel du Québec. Cette décision démontre l’efficacité de notre système de justice au Canada.»
Il poursuit en affirmant que «cette décision prouve qu’une réflexion s’impose dans le processus conduisant à la reconnaissance de la non- responsabilité criminelle. Il est important de rappeler qu’en 1995, on comptait au Canada une soixantaine de cas de non-responsabilité criminelle pour des crimes très graves. En 2012, nous en dénombrions plus de 1400.»