Nouvelles

Stagiaire dans un pays en guerre

Main image

Didier Bert

2023-11-06 15:00:00

Quand il est parti effectuer son stage à la Cour suprême d’Israël, ce Québécois diplômé en droit ne s’attendait pas à se retrouver dans un pays en guerre.
Olivier Marceau. Source: Courtoisie
Olivier Marceau. Source: Courtoisie
Depuis le samedi 7 octobre, le jour où le Hamas a attaqué Israël, Olivier Marceau vit au cœur d’un pays en guerre.

Olivier Marceau est arrivé l'an passé en Israël pour faire une maîtrise en droit des affaires à l’Université de Tel-Aviv. Il était motivé par son souhait de longue date d’aller habiter en Israël. « Je suis venu quatre ou cinq fois dans le passé, en accompagnant mon père qui venait ici pour le travail », explique-t-il. Il est le fils de Richard Marceau, avocat de formation et ancien député du Bloc Québécois, à présent avocat et vice-président du Centre consultatif des relations juives et israéliennes à Ottawa.

Diplômé d’un baccalauréat en droit civil à l’Université de Montréal, et d’un juris doctor de l’Université d’Ottawa, Olivier Marceau a choisi de poursuivre sa maîtrise par un stage à la Cour suprême d’Israël.

Lors de ce stage de cinq mois, Olivier Marceau travaille successivement comme assistant de recherche de deux juges de la Cour suprême: Daphne Barak-Erez et Yechiel Kasher. Le stagiaire se consacre à de la recherche comparative.
« Je reçois des mandats de recherche dans les juridictions étrangères, telles que le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, que le juge utilise comme guide de comparaison avec le droit israélien », explique Olivier Marceau. « Israël est un jeune pays, créé en 1948, avec une sphère du droit moins développée que d'autres pays ».

Si ses recherches portent largement sur des pays basés sur le common law, c'est qu'Israël est également basé sur ce système juridique.

Olivier Marceau n'aurait pas pu imaginer se retrouver au milieu d'une guerre, jusqu’à ce qu’Israël subisse l’attaque terroriste du Hamas. « Le 7 octobre, j'ai été réveillé à 6h30 par une alerte au missile », raconte celui qui habite à 40 kilomètres de Gaza. « C'est comme d'aller de Blainville à Montréal », indique-t-il pour illustrer la proximité avec le territoire palestinien. Aussitôt réveillé, il sait qu'il a 60 secondes pour aller dans le bunker qui se trouve dans la résidence, comme c’est le cas dans de nombreuses bâtisses en Israël.

« J'ai pris mes affaires rapidement, et je suis allé dans le bunker. Le missile a frappé à deux kilomètres de chez nous. Les alertes se sont succédées toute la journée. » Quand il sort du bunker, c’est pour découvrir les ambulances et les hélicoptères se précipiter sur les lieux des attaques. « Je voyais les roquettes passer au-dessus de ma tête, et qui se faisaient intercepter par le dôme de fer, qui est le système anti-missiles d’Israël. »

Comme tous les habitants d'Israël, Olivier Marceau connaît des victimes de l'attaque du Hamas. « Une très bonne amie de ma copine était au festival qui a été attaqué. Elle a pu s'en sortir indemne physiquement, mais elle n'est toujours pas capable d'en parler aujourd'hui. Deux collègues de travail de ma copine ont été tués. L'un deux avait 28 ans, il était marié et avait des enfants. »

La déclaration de l'état de guerre par le premier ministre Benyamin Netanyahou a donné lieu à la mobilisation des réservistes. « Ma copine a été appelée à rejoindre l'armée, il y a quelques jours. »

La société vit désormais au rythme de la guerre. « Les gens restent à la maison le plus possible. Les commerces sont davantage fermés que d’habitude. » Il faut stocker des denrées non périssables suffisantes pour tenir quelques jours en cas de nécessité.

Sur la route, Olivier Marceau croise des camions qui transportent des militaires. Sur l'autoroute, les alertes aux roquettes provoquent l’arrêt de la circulation, chacun se mettant à l’abri.

Pour Olivier Marceau, le pays est aux prises avec un sentiment d'incertitude et d’angoisse. « C'est une situation sans précédent dans l'histoire d’Israël ». L'objectif du pays est désormais de « neutraliser les groupes terroristes et de s'assurer qu'il n'y a pas civils qui soient affectés de part et d’autre ».

Jusqu’en décembre, Olivier Marceau vivra au rythme de la guerre. Son stage s’achèvera en fin d’année. Il sera alors temps pour lui de rentrer au Québec. « Je commencerai l'École du Barreau en janvier, puis je ferai mon stage », dit celui qui aimerait pratiquer au Québec en litige civil, en assurance ou en négligence médicale.
3217
3 commentaires
  1. A
    A
    Richard Marceau était en entrevue à Radio-Canada samedi dernier. J'ai rarement entendu quelqu'un d'aussi hargneux et obsédé dans une seule direction.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    You got to be kidding
    « L'objectif du pays est désormais de « neutraliser les groupes terroristes et de s'assurer qu'il n'y a pas civils qui soient affectés de part et d’autre » ».

  3. On vous supporte Israel.
    On vous supporte Israel.
    il y a un an
    On vous supporte Israel.
    On vous supporte Israel.

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires