«Tu m’as brisé le cœur»

Agence Qmi
2015-12-18 13:11:00

Mme Gaston a témoigné sur les conséquences de la mort de ses enfants de 3 et 5 ans vendredi au palais de justice de Saint-Jérôme. Et ces conséquences sont nombreuses, a-t-elle émotivement expliqué au juge André Vincent.
«Il (Turcotte) a anéanti mon choix de vie d’être maman, a-t-elle dit. Ils étaient d’extraordinaires enfants.»
Mme Gaston a également révélé que depuis le crime de Turcotte le 20 février 2009, elle avait reçu de nombreux messages de haine, au point qu’elle avait dû aller voir la police. «Je me suis fait traiter de pute, certains disaient que je n’étais pas digne d’être maman», a-t-elle révélé.
C’est que quelques semaines avant que Turcotte ne poignarde de 46 coups de couteau ses enfants, le meurtrier avait appris que sa femme le trompait.
Mme Gaston en a d’ailleurs contre son ex-mari qui, selon elle, l’accusait d’être indirectement responsable des meurtres qu’il avait lui-même commis.
Sur le plan financier, Mme Gaston a également révélé qu’elle a dû abandonner son emploi de coroner à cause de toutes les procédures judiciaires. Elle s’est fait refuser une assurance-vie, car son risque de suicide était considéré comme trop élevé à cause du fait qu’elle avait perdu ses enfants.
Quant au plan psychologique, elle a souffert de stress post-traumatique, affirme-t-elle. «Ces images d’horreur (de ses enfants morts), je les ai vécues trois fois à cause des procédures», a-t-elle dit.
En cinq ans, Mme Gaston a tenté de tomber enceinte à plusieurs reprises, mais en vain, a-t-elle dit le trémolo dans la voix. «Aujourd’hui, je réalise que je ne serai probablement plus jamais maman, a-t-elle dit. J’ai arrêté d’espérer.»
Mme Gaston a conclu en demandant à Turcotte de la regarder droit dans les yeux. Turcotte, en pleurs, a simplement fait un non de la tête.
«Je savoure ma nouvelle vie et ma liberté», a lancé Mme Gaston avant de retourner s’assoir dans la salle d’audience.
L’audience se poursuit toute la journée.