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Un an après un retour au travail forcé, le moral des juristes est au plus bas

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Radio -canada

2018-02-14 14:30:00

Un sur deux quitterait leur emploi s’il le pouvait…
Le ministre Pierre Moreau
Le ministre Pierre Moreau
Selon une enquête réalisée par l'Association des avocats et notaires de l'État québécois (LANEQ), deux juristes sur trois sont insatisfaits de leur employeur. S'ils le pouvaient, plus de la moitié d'entre eux quitterait leur emploi pour travailler ailleurs.

Le sondage interne de LANEQ, qui vient tout juste d’être présenté à ses membres, révèle que la loi spéciale qui a forcé le retour au travail des juristes « a mis à rude épreuve la fierté et le sentiment d’appartenance aux organisations ».

Le nouveau président de l’association, Marc Dion, n’est pas surpris. Le conflit a laissé des traces et le moral des troupes est certainement affecté.

S’il admet que cette démotivation peut retarder certains projets, il est convaincu que le professionnalisme des juristes demeure un gage de qualité.

Comparution du ministre Pierre Moreau

L’association, qui accuse le gouvernement d’avoir fait preuve de « mauvaise foi » durant les négociations, poursuit son recours devant le Tribunal administratif du travail.

Elle a d’ailleurs obtenu gain de cause dans sa requête demandant à ce que le ministre Pierre Moreau soit entendu. Celui qui était président du Conseil du Trésor lors des négociations devra donc comparaître devant le tribunal le 19 février prochain.

Le ministre Moreau maintient « qu’il a toujours négocié de bonne foi avec les juristes ».

Des nouvelles à temps pour les élections

Les avocats et notaires de l'État québécois réclament 36,75 millions de dollars en dommages et intérêts.

Ils s’attendent à ce que le juge prenne la cause en délibéré cet été, mais des dates d’audience sont prévues jusqu’en septembre.

Le président de LANEQ ne s’en cache pas : si les élections peuvent servir de levier pour ses membres, il ne se privera pas de les utiliser.

« Le PQ et la CAQ nous avaient témoigné leur soutien », rappelle Marc Dion.

Contestation de la loi spéciale

Dans un autre recours judiciaire, devant la Cour supérieure cette fois, les juristes contestent la constitutionnalité de la loi spéciale du 28 février.

En invoquant l’arrêt Saskatchewan, LANEQ estime que le gouvernement libéral a porté atteinte au droit de grève et au droit à la libre négociation de ses membres.

Les parties sont convoquées devant le juge en conférence de gestion, le 22 février prochain, pour déterminer l’horaire des audiences.

Compte tenu des procédures judiciaires en cours, le bureau du Conseil du Trésor a préféré ne pas commenter.
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15 commentaires
  1. DSG
    S'ils le pouvaient
    And why can't they leave? Seriously, what is stopping them from going to the private sector where their salaries will be based purely on their individual worth as attorneys and the benefits achieved by the people that they serve? Are they too out of touch with the real world? Are they too accustomed to the working hours of civil servants? Will they be unable to adapt to a working environment in which they will be judged for their performance? Someone elaborate.

    Whatever the reason, the fact that they're not very mobile is a very strong argument against any salary increase.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Pension plan
      Indeed they are out of touch with the real world.

      How many private law firms offer a defined benefits pension plan to its employees in 2018?

      They will never leave their job because, quite frankly, who would leave a 130K$ job with a 35h/week schedule and a defined benefits pension plan that insures you a defined percentage of your average salary for your last 5 years of employment. The value of that pension plan itself raises their salary to the salary of a junior partner in a Montreal law firm without all of the hassle associated with it.

      It's just too comfy, just like your good old slippers.

  2. Malekal
    Malekal
    il y a 6 ans
    Un sur deux quitterait leur emploi s’il le pouvait…
    «Un sur deux quitterait leur emploi s’il le pouvait…»

    C'est pas si mal, dans le privé c'est 4 sur 5.

  3. Franko
    Franko
    il y a 6 ans
    Réponse à DSG et à anonyme
    Malheureusement, vous parlez sans connaître l'enjeu du litige.

    Il ne s'agir pas d'insatisfaction de nos conditions de travail, il s'agit seulement d'équité.

    Nous croyons valoir au moins autant que nos confrères du DPCP. Malheureusement, notre travail étant beaucoup moins "glamour" et parce que nous n'avons pas la même visibilité,la détermination de nos conditions de travail s'est terminée lors des 3 dernières négociations par 3 lois spéciales forçant le retour au travail.

    Nous n'avons aucun pouvoir de négociation. Le gouvernement québécois a accordé, voici quelques années, un processus indépendant pour déterminer les conditions de travail des procureurs de la couronne. Pourquoi n'aurions nous pas droit au même traitement?

    Voilà pour les précisions.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      ?
      "Nous croyons valoir au moins autant que nos confrères du DPCP."

      Votre employeur n'est pas d'accord. Prouvez-lui qu'il a tort en allant vous chercher d'autres emplois! Sinon, il a peut être raison, non?

      En passant, tanné d'entendre l'argument d'équité qui est utilisé (évidemment) seulement envers les comparables plus élevés. Arrêtez de chercher de faire passer ça pour autre chose qu'une tentative de forcer votre employeur à augmenter votre salaire.

    • DSG
      confrères du DPCP
      No, you should not be on equal footing with your conferes at DPCP. Prosecutors manage files from beginning to end; need to handle complex legal issue; are required to litigate; and they don't have the luxury of referring files to external counsel.

    • SBS
      aucun pouvoir?
      Chacun d'entre vous avez le pouvoir de chercher un autre emploi avec des conditions plus avantageuses que vous aurez vous même négocié.

      Vous choisissez de rester dans un environnement ou vous ne pouvez rien dire et rien faire sauf chialer.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Renseignez-vous
      Avant de répondre à un commentaire avec des faits erronés, je vous suggère de vous renseigner de manière adéquate. Il existe au sein de l'association des juristes de l'état des avocats plaidants qui, tout comme les avocats du DPCP, gèrent les dossiers du début à la fin et qui doivent plaider devant les tribunaux judiciaires et non, nous ne pouvons pas référer à des procureurs externes qui de toute façon n'ont souvent pas l'expertise spécifique des juristes de l'état.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Complex legal issues
    I honestly believe that many members of LANEQ deal with legal issues which are much more complex than those dealt with by DPCP prosecutors, notably tax attorneys who act as litigators and tax law makers. Tax attorneys make much more in the private sector than criminal attorneys, as a general rule, and it is only normal that you would offer them better conditions than criminal prosecutors in the public sector.

    The problem with LANEQ is that it encompasses a wide range of practitioners, some of whom who would not be able to get half the conditions the public sector offers them in the private one.

    My comment regarding the pension plan of LANEQ members was in response to the fact that not a lot of members of LANEQ have left their job to join the private sector, which is a fact.

    All in all, I do believe that DPCP attorneys are not worth a penny more than some attorneys acting for the government, the former only benefiting from the sexy image of their practice which is shown in unrealistic TV series and movies.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      avocats conseils
      Sans oublier le fait que plusieurs avocats du DPCP travaillent comme avocats-conseil ou dans des bureaux spécialisés et ne mettent que très rarement les pieds à la Cour.

  5. Franko
    Franko
    il y a 6 ans
    Effarant
    Je lis les commentaires suite au mien de ce matin.
    J'ai plus de 25 ans de Barreau.
    J'ai travaillé la majeure partie de ma carrière en litige fiscal,civil et administratif, notamment au PGQ et à l'Agence du revenu.De la Cour du Québec à la Cour Suprême en passant par les Cours d'appels fédérales et du Québec, sans oublier la Cour Canadienne de l'impôt.

    Non mais vraiment!

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      re effarant
      Bravo pour vous. Mais la réalité est que votre expérience n'est pas typique de celle de vos collègues. Comme d'autres l'ont mentionné, ils sont nombreux à être "conseil"...

    • DSG
      Agence du revenu
      Yes, the revenue agency. That's the place where in order to speak to someone you need to leave a message on an automated system and someone calls you back before 4:30. If a call goes past for 4:30, they call you back the next day. In order for that person to make a decision on behalf of the agency, there's 6 levels of approvals to go through. The person has to check with their boss, who checks with his boss, so on and so forth.

      O, those inhumane working conditions. You people are not machines after all.

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Another perspective....
    Yes, I agree that the DPCP and juristes de l'état are worth the same. We should therefore reduce the DPCP accordingly!

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Avocat dans le privé
    Je suis présentement avocat dans le privé. Un changement de pratique me serait salutaire. J'aimerais être juriste de l'État. Comment je peux l'être? Est-ce qu'il faut être pistonné?

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