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Un gros canon contre Turcotte

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Agence Qmi

2015-09-08 14:30:00

Surnommé «monsieur 25» parce qu’il n’a jamais perdu une cause de meurtre devant jury, le procureur René Verret compte bien faire condamner Guy Turcotte lors de son second procès…
Me René Verret
Me René Verret
Arrivé au bureau de Québec en 1988, Me René Verret a plus d’une vingtaine de procès devant jury à son actif, dont plus de la moitié pour des causes de meurtre. Ces dernières se sont toutes soldées par un verdict de culpabilité et un emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour l’accusé. D’où le sobriquet de « monsieur 25 » dont est affublé Me Verret dans les corridors du palais de justice de la capitale.

Porte-parole pour le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) depuis octobre 2011, le procureur refuse de commenter ses faits d’armes. La modestie l’emporte chez celui qui, encore aujourd’hui, forme les jeunes de la Couronne sur la manière de se comporter lors de procès devant jury.

Turcotte

Il a été affecté au dossier Turcotte en 2013, alors que la Cour d’appel cassait le verdict de non-responsabilité criminelle rendu à l’endroit de l’ex-cardiologue, aujourd’hui âgé de 43 ans. Me Verret s’exposait alors à un nouvel affrontement contre un collègue de longue date, Me Pierre Poupart, et son frère Guy, qui reprennent l’affaire (voir autre texte).

« C’est un dossier important, bien sûr. Au-delà de l’aspect médiatique, c’est un dossier qui est connu d’à peu près tout le monde au Québec. Je ne me souviens pas d’un dossier qui a eu autant d’intérêt dans la population. C’est incroyable de voir qu’à peu près n’importe qui connaît cette affaire-là », lance le procureur.

Partenaire

La meilleure façon d’envisager un tel procès et la pression sociale qui l’accompagne réside, selon lui, dans la préparation. Il a, entre autres, pris connaissance des 7000 pages des notes sténographiques tirées du premier procès, en plus d’écouter l’ensemble des témoignages.

Pour la première fois de sa carrière, Me Verret travaille avec une partenaire, Me Maria Albanese, de Laval, qui a notamment œuvré dans le dossier d’Adèle Sorella. Représentée par les frères Poupart, la femme du défunt mafieux Giuseppe De Vito avait été reconnue coupable des meurtres prémédités de ses deux filles en 2013.

Discret, René Verret n’est pas à l’aise de parler davantage du procès. Chose certaine, il se dit « prêt ». Le procureur souhaite d’ailleurs que le cas Turcotte, bien qu’il s’annonce marquant, ne soit pas le dernier de sa carrière. « Je l’espère de tout cœur », conclut celui qui soulignera ses 30 ans à la Couronne en octobre.

René Verret affrontera une vieille connaissance

« Je ne défends ni les crimes ni les criminels, mais la présomption d’innocence », semble se plaire à répéter Me Pierre Poupart, qui se lance pour une seconde fois dans le dossier de Guy Turcotte en compagnie de son frère Guy.

Pionnier de l’aide juridique et connu pour son travail dans d’innombrables causes médiatisées, Me Poupart fera face à Me René Verret, qu’il connaît depuis plus de 25 ans. Les deux hommes ont croisé le fer à quelques occasions devant le tribunal par le passé, en plus d’avoir siégé au même comité en droit criminel du Barreau.

« Grand respect »

Me Verret n’avait d’ailleurs que de bons mots pour son vis-à-vis. « C’est agréable de faire un procès avec une personne qu’on connaît depuis longtemps, pour qui on a un grand respect. On peut penser qu’il y a un respect mutuel entre nous. On est conscient du rôle qu’on a à jouer, du travail qu’on a à faire et on le fait dans le respect de l’opinion de l’autre », a-t-il commenté.

Le dossier Guy Turcotte
  • 2009: L’ex-cardiologue reconnaît avoir assassiné ses enfants Olivier, cinq ans, et Anne-Sophie, trois ans, et avoir tenté de se suicider.

  • 2011: À la suite d’un premier procès médiatisé, Turcotte est déclaré non criminellement responsable, pour cause de troubles mentaux, des meurtres de ses deux enfants.

  • 2013: La Cour d’appel casse le verdict et recommande un nouveau procès.

  • 2014: La Cour suprême refuse de se pencher sur le dossier. Il y aura second procès.

  • 2015: Le second procès doit commencer le 14 septembre au palais de justice de Saint-Jérôme. La durée du procès est estimée à trois mois. Quelque 1650 citoyens ont été appelés comme candidats jurés, comparativement à 800 lors du premier procès.


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