Une avocate se lève contre les peines minimales d’emprisonnement
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Mathieu Galarneau
2019-07-09 07:00:00
![Me Florence Boucher Cossette du cabinet Dumas Gagné Théberge.](https://gvm.nyc3.digitaloceanspaces.com/store/uploads/public/di/article/25001__2.jpg)
L’avocate criminaliste du cabinet Dumas Gagné Théberge avocats à Québec n’est pas une grande fan des peines minimales d’emprisonnement. Elle estime que le concept même est en contradiction avec certains articles du Code criminel.
« Ce n'est jamais une bonne chose. Ça bâillonne les juges et les avocats et ça ne nous permet pas de faire un véritable exercice d'individualisation de la peine. »
C’est dans cet esprit qu’elle assure la défense de Sacha-Emmanuel Grenier. Ce dernier a été diagnostiqué autiste de très haut niveau sans déficience intellectuelle à l’âge de 10 ans. À l’adolescence, il a renié son diagnostic et refusé toute aide extérieure.
En mars 2016, il a envoyé une centaine de messages à deux adolescentes, leur demandant d’envoyer des photos d’elles nues ou de se masturber devant leur webcam. Il les menaçait de couper contact si elles refusaient, mais elles n’ont jamais répondu à ses demandes.
Depuis les événements, Sacha-Emmanuel a reconnu son diagnostic et a cherché et obtenu de l’aide de spécialistes. Il a écrit des lettres d’excuse aux enquêteurs de la police de Québec, et a plaidé coupable aux accusations.
Devant la Cour, la Défense a présenté un rapport d’expert qui suggère que l’emprisonnement de Sacha-Emmanuel aggraverait sa situation.
![La procureure de la Couronne Me Valérie Lahaie.](https://gvm.nyc3.digitaloceanspaces.com/store/uploads/public/di/article/25001__la_procureure_Me_Val%C3%A9rie_Lahaie.jpg)
« Ce n'est absolument pas une peine qui est adaptée à la situation. Mon client lui-même est une personne très vulnérable. Il y a beaucoup de facteurs à prendre en considération, incluant son handicap, la façon dont il a passé à l'acte, sa réhabilitation, les remords qu'il a exprimés, etc. Je pense que la peine minimale est exagérément disproportionnée que lui fasse face à de la détention. »
Me Boucher Cossette estime que la peine appropriée pour son client serait de lui accorder une absolution conditionnelle à l’exécution de travaux communautaires et à la poursuite du suivi thérapeutique. Le jeune homme sera également inscrit au registre des délinquants sexuels à perpétuité.
La juge de la Cour du Québec, Chantale Pelletier, rendra sa décision le 21 octobre.