Le projet de loi 2 négligerait certaines situations parentales
Robert Leckey
2021-11-17 11:15:00
D’entrée de jeu, il faut saluer l’ouverture du ministre Jolin-Barrette à prendre acte des fortes critiques liées aux propositions qui toucheraient les personnes trans. Tant les partis de l’opposition que des groupes représentant les personnes trans ont critiqué la proposition de rétablir l’exigence, pour tout changement de la mention du sexe figurant à l’acte de naissance, d’une intervention chirurgicale impliquant une modification structurale des organes sexuels. Ils se sont également opposés à la proposition d’introduire une seconde catégorie, soit l’identité de genre, parallèle à celle du sexe.
Bien que ce soit à son honneur que le ministre se déclare prêt à bonifier son projet de loi, tout dépendra de la manière qu’il le fait. À cette fin, le gouvernement doit consulter de façon significative les communautés trans. (...)
Par ailleurs, le PL2 ouvrirait aux configurations familiales une place dans le droit de manière inégale. Certes, plusieurs salueront l’initiative d’encadrer la gestation pour autrui. L’écart béant entre le droit écrit du Code civil et le droit vécu a, pendant longtemps, engendré maintes difficultés.
Des situations négligées
Cela dit, le PL2 négligerait certaines situations parentales. Par exemple, il reste axé sur un modèle de deux parents, tout au plus. Il le fait malgré l’existence de familles au sein desquelles trois adultes se sont entendus pour devenir, ensemble, les parents d’un enfant. Dans ces situations, l’intérêt de l’enfant — le principe directeur de la réforme — n’exige-t-il pas une reconnaissance juridique de tous les parents ?
La réalité des parents multiples est déjà reconnue ailleurs, notamment dans les lois de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan. Avant ces réformes législatives, la Cour d’appel de l’Ontario avait statué, en 2007, que l’intérêt de l’enfant peut justifier une régularisation de la situation parentale. Dans cette affaire, il s’agissait d’un couple lesbien qui avait conçu un enfant avec l’aide d’un proche ami. Compte tenu de l’implication voulue des trois adultes dans la vie de l’enfant, l’intérêt de ce dernier s’opposait à ce que le père mette fin à son lien de filiation pour consentir à l’adoption de l’enfant par la conjointe de la mère déjà reconnue.
L’argument que la reconnaissance de plus de deux parents viendrait compliquer indûment la vie de l’enfant — ou des parents, ou des avocats, ou des tribunaux — n’est pas convaincant. Le projet parental à trois parents, tout comme celui du couple lesbien, s’élabore de façon réfléchie et planifiée. Il se distingue donc des complications qui peuvent survenir après la rupture de deux parents, dont les nouveaux conjoints peuvent s’impliquer profondément dans la vie de l’enfant. De toute manière, il faut distinguer les complications qui surviennent dans la vie de celles que produirait le droit.
En s’accrochant au modèle biparental, le législateur semble fixer son regard sur une image familiale idéale du passé.
Admettons qu’une certaine impatience se fait sentir. Cela fait des années qu’une réforme en droit familial est annoncée. Des élections générales se profilent à l’horizon. Il ne faut toutefois pas se précipiter. Espérons que le ministre prendra le temps de mener d’amples consultations — entre autres auprès de groupes représentant les personnes trans et intersexes ainsi que ceux luttant contre la violence familiale — afin de mieux tenir compte de la diversité familiale dans le droit québécois.
Robert Leckey est le doyen de la Faculté de droit de l'Université McGill. Avocat émérite, il est titulaire de la Chaire Samuel Gale.
Anonyme
il y a 3 ansMcGill a toujours été la caution juridique des Rhodésiens qui cherchent à dominer le Québec. Seuls les moyens ont changés.
Autrefois les moyens consistaient à conserver la maitrise des leviers politiques et économiques, face à un "Québec Inc" qui se développait (de pair avec la modernisation de l'état).
Aujourd'hui les moyens consistent plutôt à déconstruire le Québec.
En France, l'oligarchie fait la même chose. Ces temps-ci les projecteurs médiatiques sont braqués sur Sandrine Rousseau, une élue écolo qui se vante de vivre avec un homme déconstruit, et qui veut effacer les hommes des noms de rues afin de créer un environnement intersectionnel ! Le magasine Causeur (un genre de Paris Match avec moins de photos) décrit son programme comme de "l'émasculation écologique" !
http://fr.sputniknews.com/20210923/je-vis-avec-un-homme-deconstruit-sandrine-rousseau-en-remet-une-couche-1051829889.html
http://www.causeur.fr/sandrine-rousseau-emasculation-ecofeminisme-l-express-215022
Quand le Québec crèvera dans le chaos, avec des CHSLD comme en europe de l'est durant les années 90, des fusillades perpétuelles, une désindustrialisation totale, des condos à la place des terres agricoles, et des universités offrant des cours sur l'art de se prostituer (comme le fait l'université de Durham *), le doyen Leckey aura gagné, et ce n'est pas les politiciens déconstruits, les avocats déconstruits, et les diplomés avec un MBA déconstruits qui sauveront le Québec.
* http://www.bbc.com/news/uk-england-tyne-59263071
Anonyme
il y a 3 ansSuper commentaire. Votre 50 minutes est écoulé. On en reparle la semaine prochaine.
Pirlouit
il y a 3 ansTout ça commence à me faire peur si jamais je couche avec une "personne trans" sans le savoir. Je vais être traumatisé pour le reste de ma vie. Le projet de Loi devrait contenir une obligation d'information.
Anonyme
il y a 3 ansVous êtes en retard de plusieurs trains !
En 2019, dans The Spectator, un article titrait:
"Some women have penises. If you won’t sleep with them you’re transphobic"
http://www.spectator.co.uk/article/some-women-have-penises-if-you-won-t-sleep-with-them-you-re-transphobic