Portrait

D’avocat à producteur de cinéma

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Emeline Magnier

2014-06-09 15:00:00

Il est le producteur de films à succès comme Starbuck et Polytechnique et a travaillé avec Spielberg. Mais avant de se lancer dans le cinéma, il a d’abord été membre du Barreau du Québec…
André Rouleau vient de recevoir le prix Hommage remis par l'APCQ
André Rouleau vient de recevoir le prix Hommage remis par l'APCQ
Mercredi soir, le producteur André Rouleau va recevoir le prix Hommage decerné chaque année par l’Association des propriétaires de cinémas du Québec (APCQ).

« Quand l’APCQ m’a annoncé la nouvelle, j’ai été le premier étonné parce qu’honnêtement, je ne m’attendais pas du tout à cela», confie le producteur québécois à qui on doit les films à succès Starbuck, Funkytown, Goon, Les doigts croches, Polytechnique et Delivery Man

«Je le prends comme un signe de reconnaissance, une belle tape dans le dos. Je préfère rester humble là-dedans­­.»

Son parcours est un bel exemple de l’expression : le droit mène à tout. Ainsi, c’est le hasard qui a amené cet avocat de formation vers la production cinématographique, il y a une vingtaine d’années.

«J’ai eu beaucoup de chance, dit celui qui s’est inscrit au Tableau de l’Ordre en 1983.

« Mon meilleur ami est Claude Chagnon, qui était à l’époque président de TVA (jadis connu sous le nom de Télé-Métropole). J’étais aussi l’avocat d’un important producteur français. Il savait que j’étais ami avec Claude et il avait une série de téléfilms qu’il voulait vendre à TVA. Il s’était dit que si je faisais le film, il aurait plus de chances de le vendre à TVA. Je m’étais donc associé à Roger Héroux pour produire mon premier film. »

Expérience en financement

Rats and Rabbits
Rats and Rabbits
Il pratiquait en financement international, fusion et acquisition d’entreprise et financement de grands projets immobiliers ne connaissait rien au cinéma, mais il a appris le métier vite et sur le tas. Ses compétences juridiques en matière de financement et de contrats ont été un réel atout.

Cette première expérience comme producteur lui aura donné la piqûre du cinéma. Il a ensuite produit plusieurs téléfilms qui ont été tournés un peu partout dans le monde et qui ont été diffusés sur les ondes des chaînes américaines ABC et CBS.

« C’est vraiment là que j’ai appris le métier, indique-t-il. Cette expérience m’a aussi permis de me faire plusieurs contacts aux États-Unis. C’est aussi ça le travail de producteur. C’est un métier de réseautage et de contacts. Encore aujourd’hui, je produis des films avec des producteurs français avec qui je travaille depuis 20 ans.»

Son premier film québécois, il l’a produit en 2000. C’était Rats and Rabbits, de Lewis Furey. «C’est à ce moment que j’ai commencé à travailler avec Maxime Rémillard (de Remstar). Je suis allé chez Remstar pour monter la section production de la boîte.» Il y a produit quelques films québécois (Le secret de ma mère, Polytechnique) mais aussi internationaux (Mesrine: l’ennemi public no 1, Battle in Seattle).

L’expérience Spielberg

André Rouleau a plusieurs projets en tête.
André Rouleau a plusieurs projets en tête.
Le producteur a quitté Remstar quand l’entreprise a acheté la chaîne V. Il a alors lancé sa propre compagnie, Caramel Films, en 2008 et produit Les doigts croches, le premier long métrage de Ken Scott à titre de réalisateur, puis Starbuck, mais aussi sa version hollywoodienne, Delivery Man, qui a été financée par Dreamworks, le studio d’un certain Steven Spielberg…

«J’ai beaucoup appris de cette expérience», explique celui qui est désormais membre de la prestigieuse PGA (Producers Guild of America).

« Steven est un grand cinéaste, mais aussi un producteur hors pair. Dès notre première rencontre, on a parlé du film et du scénario, mais on a parlé aussi d’argent. On s’est demandé comment on pouvait faire un succès avec ce film. Parce que si tu veux survivre comme producteur à Hollywood, tu dois faire des films qui marchent. Si tu fais deux films qui ne marchent pas d’affilée, tu n’en feras pas un troisième. C’est la loi de la jungle là-bas.»

Un retour au droit serait-il envisageable? Rien de moins sûr pour celui qui fait partie des incontournables du paysage cinématographique. « Je sens que je possède et je comprends ce qu'est le métier de producteur et ce que ça implique (...) Je me sens tout à fait à ma place », a-t-il déclaré en entrevue avec La Presse.

Il a plusieurs projets en chantier, et quelques-uns prendront l’affiche plus tard cette année. Parmi eux, What If, de Michael Dowse (Goon) et Dr. Cabbie de Jean-François Pouliot (La grande séduction). Il prépare aussi le tournage de l’adaptation cinématographique de la bande dessinée Paul à Québec, qui aura lieu cet automne.

- Avec QMI
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