Success story d’un avocat
Éric Martel
2019-04-08 15:00:00
Depuis 2011, l’avocat accueille des trophées de la LNH - dont la fameuse Coupe, lorsqu’elle est disponible - afin d’amasser des dons pour une oeuvre de charité. Chaque édition est destinée à une nouvelle cause, comme la Société de la Schizophrénie du Québec, ou la Fondation des Canadiens.
Le rituel est presque toujours le même : deux hommes aux gants blancs l’attendent à la porte, portant l’attraction que tous veulent admirer, la Coupe Stanley, remise à l’équipe remportant les séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey (LNH).
Partisan de hockey et détenteur de billets de saison des Canadiens, Me Schneider offre une contribution importante au Temple de la renommée pour permettre à sa famille, ses amis et ses connaissances de profiter des légendaires artéfacts.
Rien de tout cela n’aurait semblé possible lorsqu’il commençait sa carrière en tant que procureur dans le territoire autochtone de Kahnawake.
« Je n’ai jamais vraiment eu de plan. Tout ce que je voulais, c’était d’être avocat, de travailler fort, puis de réussir », confie avec humilité le criminaliste à Droit-Inc.
Une autre réalité
Bien avant de tenir la fructueuse pratique Schneider & associés, en 1980, le jeune marié peinait à subvenir aux besoins de sa famille.
Sachant que la naissance de son quatrième enfant était imminente, le procureur se rend à l’évidence : son salaire annuel brut de 13 500 dollars ne suffira plus.
« Les salaires étaient simplement dégueulasses à l’époque. Il fallait que j’enseigne à temps partiel au Cégep Maisonneuve pour m’occuper de ma famille. »
Il lance donc sa pratique solo de criminaliste.
Grâce à une reconnaissance de son travail en tant que procureur ainsi qu’un solide bassin de contacts, il connaît des débuts fracassants et double même ses gains annuels!
« Après deux jours, j’héritais de trois gros dossiers importants de trafic de drogue. J’étais un des plus jeunes avocats à travailler sur des dossiers comme ceux-là dans mon coin. »
Depuis, sa clientèle est composée de femmes et d’hommes d’affaires, ainsi que de policiers notamment accusés de fraude ou de violence conjugale. Il pratique partout au Québec, en Ontario et même parfois dans l’Ouest canadien.
Et son téléphone ne dérougit pas.
Bleu Blanc Rouge
L’avocat travaille sans cesse, en acceptant de prodiguer des services à ses clients en tout temps… ou presque!
« Lorsque j'assiste à un match de hockey et que je reçois un appel, je dis souvent à mes clients de me texter si c’est très urgent, ou je les appelle lorsque c’est terminé. Je ne suis pas le type de gars qui quitte son siège durant des parties! »
Si les Canadiens disputent un match à domicile, vous risquez de retrouver Me Schneider assis sur le bout de son siège, portant l’un de ses nombreux chandails de la Sainte-Flanelle, prêt à célébrer le prochain but de ses favoris.
C’est en donnant des cours aux agents de sécurité du Forum de Montréal, auxquels il enseignait leurs pouvoirs d’arrestation, puis leur expliquait comment gérer les partisans qui causaient des torts, que l’avocat a été présenté au vice-président du Tricolore.
Celui-ci a accepté de lui vendre une denrée rare : des billets de saison pour assister aux matchs. Pour les non-initiés, une paire de ce type de billet peut aujourd’hui valoir 15 000 dollars, soit plus que le salaire annuel du juriste à ses débuts!
« J’invite des amis, de la famille et parfois des enfants dont la famille n’a pas les moyens de se payer une sortie comme celle-là. »
Un partisan dans l’âme
Il faut dire que Me Schneider comprend la situation de ces jeunes. Issu d’une famille peu fortunée, il a longtemps pratiqué le hockey avec des amis. Un jour, ses parents décident de le féliciter pour ses efforts scolaires et lui offrent une petite télévision : c’est la révélation!
Depuis, son amour des sports brûle avec la même flamme. En plus de ses billets de saison aux Canadiens, le juriste possède des billets annuels au Rocket de Laval, aux Alouettes de Montréal, puis à la Coupe Rogers.
Ses présences aux évènements sportifs lui ont même permis de rencontrer des joueurs, et de vivre des moments auxquels les partisans les plus fous n’oseraient pas rêver.
Me Schneider se rappelle particulièrement la cérémonie du 25ième anniversaire de la dernière Coupe Stanley des Canadiens.
« J’ai été invité dans la loge d’un ancien joueur qui se préparait à être présenté à la foule, où j’ai eu la chance de faire autographier un de mes chandails par plusieurs autres joueurs. C’est définitivement l’une des expériences les plus enrichissantes que j’ai vécues. »
À quand la prochaine Coupe?
Fier partisan qu’il est, Me Schneider estime que la prochaine victoire ultime de son équipe favorite pourrait s’effectuer plus rapidement que plusieurs experts ne l’estiment.
« En 1993, personne ne croyait qu’ils allaient gagner. Comme à l’époque, les séries peuvent se dérouler d’une manière surprenante qui permettra à l’équipe de l’emporter. »
Il est particulièrement satisfait des performances de son joueur favori, Brendan Gallagher, qu’il admire pour des raisons bien précises.
« Il est capable de compter et en plus d’offrir un effort à 150 %, 60 minutes par partie. »
Un jeune repêché tardivement, en qui personne ne croyait, qui est parvenu à ses fins en travaillant fort pour réussir.
Ça vous rappelle quelqu’un?
Anonyme
il y a 5 ansLe coeur à la bonne place.
GC
il y a 5 ans13 500$ en 1979, c'est l'équivalent de 47 000$ aujourd'hui. Revenu modeste pour une famille avec 4 enfants, mais tout de même un revenu qui est serait aujourd'hui au-dessus tant du revenu médian des avocats solos que du salaire médian des avocats avec moins de 10 ans de pratique, ce qui correspond, selon ma compréhension du texte, à deux catégories dans lesquelles Me Schneider était à l'époque.
Je dis cela pour mettre un peu de perspective et d'analyse, deux choses dont ce site manque grandement. Cela n'enlève évidemment rien ni au mérite ni à la générosité de Me Schneider.