Pratiquer en solo

Open for business !

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Céline Gobert

2012-10-25 15:00:00

Il est passé par Stikeman, Osler et BCF. Aujourd’hui, dans la vague pro arbitrage que connaît la communauté juridique, il lance son propre cabinet de résolutions de conflits. Droit-Inc lui a parlé.
Sur son site internet, Me Babak Barin affiche d’emblée la couleur avec une citation de Francis Bacon : « The greatest trust between man and man is the trust of giving counsel ».

Le conseil, l’arbitrage, la médiation : des domaines qu’il aime et maîtrise depuis 18 ans, dit-il.

Babak Barin a toujours eu l'idée de se lancer en solo dans l'Arbitrage
Babak Barin a toujours eu l'idée de se lancer en solo dans l'Arbitrage
« J’ai une connaissance très profonde de l’arbitrage, mais aussi du droit civil et de la common law. J’ai pratiqué tant dans les pays que dans les juridictions des deux systèmes juridiques. C’est aussi un domaine que j’enseigne. »

Me Barin a par ailleurs mis en place au Barreau un outil qui s’adresse à tous les étudiants afin que ces derniers apprennent à maîtriser un dossier d’arbitrage en langue anglaise.

« C’est impressionnant, cela n’a jamais été fait auparavant », confie celui qui a lancé le 29 août dernier son propre cabinet en arbitrage et médiation après une carrière passée dans des cabinets aussi prestigieux que Stikeman, Osler ou BCF.

« J’ai toujours eu l’idée de me lancer en solo et en arbitrage ; solo veut dire moins de conflits d’intérêts, moins de conflits d’affaires. Pour moi il s’agissait du bon moment pour y penser et me lancer en affaires. Bien sûr, on le fait toujours dans un mélange d’excitation et d’appréhension. »

Chose amusante : le lancement de son cabinet coïncide avec le jour d’anniversaire de son troisième enfant. Un bon présage ?

« À 5 ans, il m’a annoncé qu’il voulait être avocat ! », lance Me Barin en plaisantant.

Sa clientèle

Ses clients, explique-t-il, sont des grandes et moyennes entreprises qui recherchent du conseil pointu sur des questions complexes, de nouveau droit, des questions sans précédent, pas traitées auparavant dans la jurisprudence.

« Avec le temps les gens voient qu’il s’agit d’une réalité. C’est sûr que ce n’est pas pour tout le monde mais de plus en plus de gens réalisent que dans les causes complexes, internationales, je dirais même nationales avec les autres provinces, et les causes où ils souhaitent un résultat plus rapide que dans les tribunaux, c’est la voie à poursuivre. »

Si certains critiquent en disant que c’est cher et pas aussi rapide, c’est souvent selon lui à cause du fait qu’ils ne l’utilisent pas de la manière qu’il faut.

« Il s’agit d’un domaine de pratique spécialisé, il faut connaître non seulement comment l’arbitrage fonctionne mais aussi toutes les nuances, les points forts et faibles d’un processus. »

Une décision majeure

Récemment, Me Barin a représenté le Conseil d'arbitrage des comptes du Barreau du Québec.

Selon la décision récente de la Cour d'appel du Québec, dans l'affaire Marquis c. Conseil d'arbitrage des comptes du Barreau du Québec, l'arbitrage des comptes est maintenant un arbitrage consensuel.

Jusqu’à récemment, fin 2011, dans les processus de conciliation et d’arbitrage suivis, les gens pensaient que le résultat était une décision d’arbitrage statutaire.

« Nous avons démontré qu’il s’agit plutôt d’un arbitrage consensuel et non statutaire dont le résultat est totalement différent. Avec un arbitrage statutaire, on peut aller en révision judiciaire, ce que les gens faisaient. Aujourd’hui, le résultat ne peut être assujetti qu’à une annulation basée sur des critères très restreints. »

Il s’agit, selon lui, d’un nouveau droit, d’une décision majeure qui va avoir des impacts sur toutes les professions.

Il va par ailleurs donner plusieurs formations à ce sujet durant l’hiver, en partenariat avec l’Université de Sherbrooke.

Un citoyen du monde

Selon Me Barin, les grands points forts de l’arbitrage c’est qu’il n’y a pas d’appel, on peut choisir nos arbitres, et on peut le « tailler » pour nos besoins.

« Le point faible c’est quand les gens qui ne connaissent pas le processus font en sorte qu’il n’avance pas ou ne procède pas de la manière qu’il faut, sans remplir les exigences qu’ils doivent remplir, ils font alors en sorte que ça devienne un litige parallèle comme devant les tribunaux, mais ce n’est pas cela. »

Selon lui, plus il y aura d’échanges internationaux, plus on aura recours à ce genre de processus car les délais d’attente pour les audiences sont longs.

L’international, l’homme de 42 ans en connaît un rayon.

« Je suis né à Téhéran, j’ai ensuite vécu en Suisse, à Paris, aux États-Unis, j’ai fait mes études à Montréal, je suis parti à Zurich, Genève, Londres, Toronto. Je suis un citoyen du monde, canadien et fier, avec une double nationalité française. Cela m’aide à être présent et à travailler de façon très à l’aise en Europe. »

Un bon arbitre, il le définit comme quelqu’un d’impartial et d’indépendant.

« C’est quelqu’un qui connaît le processus d’arbitrage, et qui a agit en tant qu’arbitre ET conseil pour comprendre les deux côtés de la médaille. C’est aussi quelqu’un qui sait écouter mais aussi prendre une décision. »

Pour bâtir sa clientèle, l’avocat va se servir de sa clientèle existante, dit-il, et continuer à bâtir, avoir plus de flexibilité, se rapprocher du client, en se présentant comme expert dans ce domaine particulier, à l’instar de Me Yves Fortier.

« Je suis open for business comme on dit ! »


Me Babak Barin donnera une conférence sur l'arbitrage le 5 novembre prochain à Montréal. Pour en savoir plus, cliquez ici.
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2 commentaires
  1. Félicitations!
    Félicitations!
    il y a 12 ans
    Me(e)
    Bravo Me Barin. J'ai été son étudiante il y a presque 10 ans et j'ai adoré son enseignement. Je lui souhaite la meilleure des chances dans sa pratique solo.

  2. Pierre Chagnon,, Bâtonnier
    Pierre Chagnon,, Bâtonnier
    il y a 12 ans
    avocat
    Bravo Babak et félicitations. Et si je ne m'abuse, tu es membre de 4 barreaux, ce n'est pas rien. ceci témoigne de ta vision "mondialiste". Tu as toute mon admiration

    P.C.

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