Le dur de New York

Rene Lewandowski
2007-03-22 18:12:00
En plein coeur de la tourmente du plus grand scandale financier aux États-Unis, cet avocat de 46 ans, qui représentait à l'époque les créanciers de l'entreprise en faillite, a téléphoné directement à Kenneth Lay pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. "On avait déjà trouvé son remplaçant!" se rappelle-t-il.
Dans son boulot, Luc Despins est souvent appelé à faire affaire avec les hauts dirigeants d'entreprises en déroute, soit au nom des créanciers, qui veulent récupérer le maximum de ce qui leur est dû, soit au nom des actionnaires, qui veulent sauver les meubles pour relancer leur société. Un métier dur, qui demande de la poigne et de l'intransigeance, et où il faut parfois hausser le ton. Cela ne l'effraie aucunement - au contraire. "J'aime la bataille, ça me stimule", dit-il.
Luc Despins n'était pourtant pas aussi confiant lorsqu'un grand cabinet new-yorkais l'a embauché, en 1985. Il était convaincu que le fait d'être québécois était un handicap et que son accent poserait problème. Il se trompait. "Ici, les gens se foutent de qui vous êtes ou d'où vous venez, dit-il. Tout ce qui compte, c'est votre capacité d'être performant." Au Québec, croit-il, du moins dans les cabinets d'avocats, des castes se forment selon l'origine des gens. "À Montréal, on est avant tout juif, francophone, asiatique... ou le fils d'Untel. À New York, on est avocat, un point, c'est tout."
Il se souvient aussi que ses débuts ont été pénibles en raison du rythme de travail et de l'attitude de ses collègues. Il était tellement décontenancé qu'il voulait revenir au Québec au bout de six mois. "Au bureau, les gens gueulaient toute la journée." Aujourd'hui, il admet s'être habitué à cette cadence de fou. Il serait même incapable de s'en passer. "Je suis devenu comme eux!"
Il faut dire que les récompenses financières sont beaucoup plus intéressantes à New York qu'au Québec. Au cabinet Milbank, Tweed, Hadley & McCloy, où Luc Despins travaille depuis 1998, la rémunération annuelle moyenne des associés est de 2,2 millions de dollars américains. "Et je suis bien au-dessus de la moyenne!"
Anonyme
il y a 17 ansTrès bon article MR.Lewandowski
hehe!
Anonyme
il y a 17 ansCet article est d'une prétention incroyable.
Anonyme
il y a 14 ans> Cet article est d'une prétention incroyable.
Et pourquoi donc?