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« Le fond du problème, c'est la juge de Carufel », dit Lagacé

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2016-10-31 16:52:00

Dans une série d'entrevues accordées lundi matin à Radio-Canada, le journaliste Patrick Lagacé s'en est pris à la compétence de la juge de paix qui a autorisé les mandats de surveillance.
« Pour moi, le fond du problème, c'est la juge de Carufel », affirme M. Lagacé, qui n'hésite pas à parler d'un « scandale ».

Ce qui me scandalise, c'est qu'une juge ait jugé ceci parfaitement normal dans une démocratie. Il y a des questions à se poser sur les remparts que sont les juges qui autorisent ces mandats de perquisition.

Rappelons-le, le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a placé sous surveillance le iPhone du chroniqueur de La Presse Patrick Lagacé afin de connaître l'identité de ses interlocuteurs pendant plusieurs mois et de pouvoir le localiser avec le GPS intégré. Or, c'est la juge de paix Josée de Carufel, de Montréal, qui a autorisé la majorité des mandats de surveillance.

« Les journalistes ne sont généralement pas (espionnés) pour des raisons évidentes, qui sont reconnues d'abord dans nos lois, dans la Constitution, sur une presse libre, et qui ont été balisées par les tribunaux, normalement la Cour suprême », rappelle M. Lagacé.

« L'idée n'est pas de mettre un journaliste au-dessus des lois. L'idée est de reconnaître que l'activité journalistique est importante pour la société », poursuit-il. « Donc la police ne peut pas (...) sur un simple soupçon se mettre à espionner des journalistes, et c'est exactement ce qu'ils ont fait. »

M. Lagacé rappelle que la Cour suprême du Canada a établi un test en neuf points destiné à servir de guide aux juges qui se font demander des mandats de perquisition visant des journalistes ou des médias.

Dans ce cas-là, notre interrogation, c'est : combien de points a-t-elle appliqués à la demande des policiers? Et notre prétention, c'est : probablement zéro.

M. Lagacé dit être d'autant plus inquiet qu'il n'est pas journaliste d'enquête à proprement dit, bien qu'il fasse « de petites enquêtes » à l'occasion. « Mais s'ils ont fait ça à moi, qu'est-ce qu'ils peuvent faire à Marie-Maude Denis de l'émission Enquête? À Félix Séguin, de TVA et du Journal de Montréal? À Daniel Renaud et à Vincent Larouche, de La Presse? », se demande-t-il.

« C'est ça qui est inquiétant, c'est cette première. La police va prendre goût à ce genre de truc là. »
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4 commentaires
  1. Make droit-inc great again
    Make droit-inc great again
    il y a 8 ans
    Tsé
    On pourrait commencer par arrêter de toujours présumer que les policiers et autres pouvoirs publics agissent mal en tout temps. Attendons un peu de voir ce qu'il en est au lieu de discréditer tout ce qui existe. Quel sensationnalisme ridicule et juvénile.

    • Me Meuh
      Me Meuh
      il y a 8 ans
      Lol
      S'il y a un biais au Québec, c'est plutôt de faire les moutons et de ne jamais oser critiquer.

      Il est d'ailleurs intéressant que dans le Jugement de la CS dans la cause GND, les Juges majoritaires ont rappelé le droit qu'a un citoyen de critiquer vivement le système de justice. Évidemment, deux des trois juges québécois ont voté contre....

      Et que dire du fait que c'est la Protectrice du Citoyen, dans son mémoire sur le projet de loi 98, qui a finalement conclu qu'il était temps d'encadrer le travail des syndics des Ordres Professionnels. La protectrice? Vraiment? Personne n'avait pensé auparavant que de donner tous les pouvoirs à une personne (pouvoir d'enquêter et pouvoir de déposer une plainte), tout en protégeant cette personne par la plus complète immunité, était une recette à désastre?

      Alors, faites-moi rire avec vos lamentations.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Au pays de (l'ex-)juge en chef qui ne tolèrait pas la dissidence dans ses rangs!
      "dans le Jugement de la CS dans la cause GND, les Juges majoritaires ont rappelé le droit qu'a un citoyen de critiquer vivement le système de justice. Évidemment, deux des trois juges québécois ont voté contre...."


      Et ceci après que l'ex-juge Rolland se soit attribué presque tous les dossiers d'injonction, pour les octroyer, après un dossier où le juge Blanchard l'avait refusée!

      Vive l'indépendance judiciaire!

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Expliquez-moi!!
    Je veux bien accorder le bénéfice du doute... Mais, comme Patrick Lagacé n'est pas du tout visé par l'enquête, j'aimerais bien qu'on m'explique comment peut-on justifier que de vérifier les dates et heures des appels téléphoniques qu'il aurait pu y avoir entre le policier et monsieur Lagacé pourrait être ===nécessaire=== à l'enquête criminelle??

    Sans une telle explication, je n'y vois qu'une partie de pêche et chasse aux sorcières!

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