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Des milliers d'avocats manifestent contre le président Musharraf

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L'équipe Droit-inc

2008-02-21 09:15:00

Des milliers d'avocats manifestaient aujourd’hui au Pakistan contre le président Pervez Musharraf et pour l'indépendance de la justice, trois jours après la victoire de l'opposition aux législatives, ont indiqué les autorités, rapporte l’Agence France-Presse.
A Lahore, dans l'est, environ 2000 avocats ont scandé «Musharraf dehors !» et «Rétablis l'indépendance de la justice» au cours d'un sit-in devant l'assemblée provinciale du Pendjab, avant de se disperser tranquillement, a constaté un correspondant de l'AFP.

Dans la mégalopole de Karachi, neuf avocats ont été arrêtés et «la police a dû faire usage de gaz lacrymogènes» pour disperser une manifestation d'une centaine de personnes, a déclaré à l'AFP l'officier Tahir Naved.

Les avocats, à la pointe du mouvement de contestation du pouvoir de M. Musharraf, manifestaient, comme presque tous les jeudi depuis un peu moins d'un an. Ils protestaient une nouvelle fois jeudi contre le limogeage fin 2007 par le chef de l'État des juges de la Cour suprême qui lui étaient hostiles.

M. Musharraf avait mis un terme aux fonctions du président de cette juridiction, le juge Iftikhar Muhammad Chaudhry, le 3 novembre en imposant l'état d'urgence.

Le magistrat est toujours assigné à résidence à Islamabad.

«La victoire est proche dorénavant et nous allons bientôt atteindre notre objectif en obtenant une justice indépendante», a déclaré le juge Chaudhry, s'adressant par téléphone aux avocats réunis à Karachi et à Lahore.

Le magistrat est une icône de l'opposition à M. Musharraf depuis mars 2007, quand le président l'avait suspendu une première fois, en l'accusant d'abus de pouvoir et de népotisme notamment, avant qu'il ne soit rétabli dans ses fonctions le 20 juillet dernier.

La Cour suprême s'apprêtait à l'époque à juger de l'éligibilité et de la légalité de la réélection du chef de l'État le 6 octobre par un Parlement qui lui était tout acquis.

Les deux principaux partis de l'ex-opposition, celui de la défunte Benazir Bhutto, tuée fin décembre dans un attentat suicide, et celui de l'ex-premier ministre Nawaz Sharif doivent négocier dans la soirée une éventuelle alliance pour gouverner ensemble.

Si le premier semble s'accommoder de l'idée d'une cohabitation avec M. Musharraf, le second exige son départ. M. Sharif réclame même le rétablissement des juges évincés, dont M. Chaudhry, une procédure qui pourrait conduire in fine à l'invalidation de la réélection du chef de l'État.

«Le peuple a rendu son verdict et montré ainsi qu'il rejetait la politique du gouvernement», a encore lancé le juge Chaudhry, plaidant pour que les partis d'opposition s'unissent et «œuvrent au respect de la règle de Droit, de l'indépendance de la justice et au rétablissement des juges».
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