Monsieur Pierre retourne à l’école
Natacha Mignon
2010-04-07 14:45:00
Monsieur Pierre, c’est le surnom donné à Me Côté par les élèves de la classe de maternelle qu’il visite mensuellement pour une demi-heure de lecture. La mallette de James Bond, c’est comme cela qu’ils appellent le cartable de l’avocat rempli de livres.
« Ils ne risquent pas de m’appeler Maître, ils sont si petits et ils ne savent d’ailleurs pas que je suis avocat. Je ne parle jamais de mon travail et c’est aussi ce que j’aime dans ce programme, puisque j’ai la satisfaction de faire quelque chose de bien qui n’est pas relié à ma vie professionnelle », dit Me Côté.
Me Côté, 48 ans, fait partie des quatre-cents professionnels du cabinet participant au programme « BLG, la lecture et les enfants », lancée en 2003 et qui fait suite à la décision de BLG de mettre en place un programme de bénévolat au moment de la fusion en 2000.
« Pourquoi à ce moment ? Je ne pourrais pas le dire. Quand on est privilégié, redonner c’est quelque chose qui s’impose à un moment ou à un autre je crois », dit-il.
Ce programme consiste à aller faire la lecture à des enfants issus de milieux défavorisés, dans des écoles identifiées par les commissions scolaires. L’objectif est de donner l’envie de lire aux enfants et de les familiariser avec les livres.
L’aventure reconduite d’année en année est un succès. « Quand j’arrive, les enfants me reconnaissent et se jettent sur moi. Ils ont même failli me renverser une couple de fois », dit-il.
Ensuite, ils l’écoutent raconter l’histoire. Avec l’expérience, l’avocat sait les livres qu’il veut lire et les choisit parfois en famille.
« Je préfère les livres avec des images pour que les enfants engagent la discussion. Babar ça marche bien. J’ai été élevé à Verdun. A mon époque, c’était les Français d’un coté et les Anglais de l’autre. Aujourd’hui, c’est une mosaïque culturelle. Je montre parfois des images aux enfants, et ils me répondent en chinois ! »
Chaque demi-heure volée à son emploi du temps chargé est comme une parenthèse enchantée.
« Les enfants me redonnent énormément. Cet engagement m’apporte plaisir et satisfaction et si je parvenais en plus à donner l’envie de lire à quelques enfants, je serais comblé. »
Est-ce que le retour au bureau est difficile après cette parenthèse mensuelle ?, lui demandais-je avant de nous quitter.
« Poser la question, c’est y répondre ne croyez-vous pas ? », me dit-il.
Anonyme
il y a 14 ansC'est formidable!
Anonyme
il y a 14 ansMadame la Journaliste,
Bravo, vous m'avez eu. J'avais la larme à l'œil en lisant votre article. Imaginer un avocat brillant ayant braver les obstacles de l'analphabétisme et obtenu néanmoins son permis d'exercer, lequel choisissait à 48 ans de retourner apprendre à lire à l'école avec des enfants de maternelle, c'était trop beau. J'ai relu votre article une seconde fois des sanglot dans la gorge et là j'ai compris. C'est quand même très joli ce qu'il fait cet avocat. Vive le droit, vive les avocats, vive les enfants ! Que du bonheur sur ce site.
DSG
il y a 14 ansHi Kids! Here comes the man from BLG to teach you the joys of reading. Can you say: Over billing? Embellished timesheets? Futile procedures? Vainglorious professional? Client gauging?
I knew you could.