Le torchon brûlait entre Renaud Lachance et France Charbonneau

Agence Qmi
2015-12-10 09:19:00

Ces commentaires ont contribué à alimenter la relation déjà houleuse qu’entretenaient l’auteur et la juge France Charbonneau, selon des échanges de courriels.
«Il y aura bientôt un mois que tu as décidé de m’ignorer. Pourtant, je te rappelle que notre devoir va au-delà de nos différends», a dit par courriel Mme Charbonneau, le 30 août, au commissaire.
Dans ce même message, elle l’invite à inscrire ces commentaires dans le mot du commissaire plutôt que dans le rapport lui-même, sans quoi l’attention des médias et de la population risquait d’être détournée sur eux plutôt que sur le rapport.
Celui-ci lui aurait répondu simplement: «Tu devrais te regarder le nombril avant de faire la morale aux autres». Quelques jours plus tard, le commissaire Lachance a envoyé à la juge Charbonneau sa version annotée du chapitre le plus attendu du rapport. Radio-Canada a analysé 80 de ces commentaires.
Moins critique envers le PLQ

Par exemple, Marc Bibeau, un proche de l’ancien premier ministre Jean Charest et qualifié régulièrement d’argentier du Parti libéral, ne semble pas avoir convaincu le commissaire Lachance de la nature de son rôle au sein du parti.
«Bibeau n’était pas seulement le responsable du financement du PLQ, a écrit M. Lachance. Seul Robert Benoît (ex-député d’Orford au PLQ) a dit qu’il a entendu dire que Bibeau était le responsable du financement. En fait, Bibeau n’a jamais eu de fonction officielle au PLQ.»
Or, lors des audiences de la commission Charbonneau, plusieurs témoins ont confirmé son rôle, entre autres Violette Trépanier, Marc-Yvan Côté, Tony Accurso et George Dick.
Le commissaire Renaud Lachance voulait aussi retirer environ cinq pages dans le rapport qui portaient sur Nathalie Normandeau, ex-vice-première ministre du Québec. La plupart des passages critiquaient la façon dont elle avait géré un programme de subventions pour des usines de traitement des eaux.
Finalement, M. Lachance a souhaité qu’on retire une section du rapport qui racontait que l’ex-ministre Line Beauchamp avait déjeuné au club privé 357C avec des dirigeants de firmes de génie et de construction. Le rendez-vous s’était tenu cinq jours après le déclenchement de la campagne électorale de 2007, dont elle était la directrice pour le PLQ.
Renaud Lachance a aussi inscrit le mot «ridicule» à plusieurs reprises pour qualifier des passages du chapitre, sans toutefois étoffer son opinion.
Citoyen ben tanné
il y a 9 ansRenaud Lachance a été nommé vérificateur général du Québec par le PLQ. Maintenant il défend bec et ongles le PLQ, malgré des preuves évidentes. Une chance que la juge Charbonneau était là, sinon le rapport aurait été complètement inutile. Comment pouvez-vous encore faire confiance au PLQ après tout ça??
DSG
il y a 9 ansQuebec society is already unanimous in qualifying the report as very expense toilet paper. How it all came about is pointless at this stage. This morning I was listening to a radio talk show where people were calling in claiming that due to the increase in the price of food they had to cut meat out of their diet or ration food amongst their children. We live in the most heavily taxed state in North America yet regular working people have to ration food or switch to eating horse meat. And the report found not a single government official responsible for the fleecing going on with taxpayer money. Disgusting.
Anonyme
il y a 9 ans"...yet regular working people have to ration food or switch to eating horse meat."
La culture culinaire de DSG ne s'étend visiblement pas aux délices de la viande chevaline (notamment au légendaire rossbif alsacien).
Anonyme
il y a 9 ansDans les ouvrages de droit judiciaire et de droit administratif (à la section "Indépendance / inamovibilité"), et dans les manuels d'histoire (à la section "Divorce entre le peuple et ses élites").
Anonyme
il y a 9 ansEncore plus inquiétant que le manque d'indépendance évident de Renaud L. dans le cadre de la commission Charbonneau est le doute que cela suscite quant à toutes les années qu'il a passées comme vérificateur général du Québec sous le règne du PLQ...
Anonyme
il y a 9 ansC'est surtout évident qu'il n'a pas conclu comme vous l'auriez voulu...
Dès qu'un tribunal à plusieurs membres n'est pas unanime, j'impute la mauvaise foi à celui avec lequel je ne suis pas d'accord.
Denis
il y a 9 ansLa question de savoir qui de Me Lachance ou de la juge Charbonneau est à pointer du doigt (si quelqu'un doit être pointé du doigt), je laisse ça aux "spineux" politiques qui affichent déjà leur opinion sans faire cas des faits (qui sont pour le moment inconnu de toute façon). Deux questions se posent cependant : premièrement, qui est à l'origine de cette fuite et dans quel but (recherche de vérité ou pour discréditer par intérêt) ? Et que vaudra pour le futur l'indépendance des commissions d'enquêtes si le parti au pouvoir ou l'opposition peuvent assigner le commissaire devant un comité de l'assemblée nationale pour contester indirectement les conclusions du rapport 45M plus tard. Il existe des recours judiciaires plus appropriés que les médias sociaux ou la partisannerie politique pour faire la lumière sur la situation. À moins que quelqu'un ne suggère une commission d'enquête pour faire la lumière sur la commission d'enquête : ça fait de la si bonne télé !
Commissaire à l'ONU
il y a 9 ansÀ ma connaissance, M. Renaud Lachance n'est pas avocat. Il n'a été qu'une marionnette ou une victime de son aveuglement volontaire.
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[...] Monsieur Lachance est titulaire d’un baccalauréat en administration des affaires de HEC Montréal, d’une maîtrise en fiscalité de l’Université de Sherbrooke et d’une maîtrise en économie de la London School of Economics. Il est Fellow de l’Ordre des comptables agréés du Québec. [...].
https://www.ceic.gouv.qc.ca/la-commission/notes-biographiques.html