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Les femmes autochtones de Val-d'Or intenteront d'autres recours juridiques

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Radio Canada

2016-11-18 07:00:00

« Nous nous sentons trahies, humiliées, et notre cœur est brisé en mille morceaux », soutient Jacqueline Michel, qui prenait la parole au nom de femmes autochtones au point de presse du Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or, jeudi après-midi.
Des femmes autochtones ont organisé un point de presse au Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or.
Des femmes autochtones ont organisé un point de presse au Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or.
Elle réagissait aux informations laissant croire que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) ne portera pas d'accusation contre les six policiers de la Sûreté du Québec (SQ) suspendus depuis un an.

« C'est une honte », a déclaré la directrice du Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or, Édith Cloutier. Elle estime que les femmes concernées par cette enquête ont fait confiance au système judiciaire canadien. Elle croit que le premier ministre Philippe Couillard se dérobe en s'en remettant à l'enquête fédérale sur les femmes autochtones assassinées ou disparues.

Édith Cloutier croit que le refus de l'État de mettre sur une pied une commission d'enquête indépendante est une démonstration que « le gouvernement devient complice des gestes commis envers les femmes autochtones », puisqu'il est responsable de la police provinciale. « Les femmes autochtones sont à nouveau victimes de ce système qui n'a pas su les protéger » .

Lors du point de presse, on a appris que Me Marie-Christine Gagnon, elle-même Autochtone, est mandatée depuis lundi par les femmes autochtones de Val-d'Or dans le but de les accompagner vers une nouvelle démarche juridique. Interrogée à ce sujet, Édith Cloutier n'a pas précisé la nature des poursuites envisagées, ni les parties visées. « Ce n’est pas encore défini. Les femmes ont accepté d’être accompagnées par Me Gagnon. Elles vont décider ensemble des recours. »

Déception, peur et découragement

Jacqueline Michel, qui a pris la parole lors du point de presse, estime que les femmes n'ont pas été écoutées. « Nous avons peur du retour des policiers suspendus, peur des représailles, peur pour notre sécurité. Imaginez, on est ensemble et on a peur. Alors qu'est-ce que ce sera quand on sera seules? », explique-t-elle.

Elle soutient par ailleurs que les femmes souhaitent continuer à se faire entendre afin que la vérité soit exposée, et demande, au nom de toutes les femmes, une commission d'enquête indépendante pour que la lumière soit faite sur cette affaire, à Val-d'Or. « Ce que nous demandons, c'est une véritable justice. Pour nous-mêmes, pour nos filles, pour nos petites-filles, ajoute-t-elle. Ce qui nous conforte, c'est que nous savons que nous ne sommes pas seules. »
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