Qui sont les avocats derrière la plus grosse pension alimentaire du Québec ?
Delphine Jung
2018-04-19 15:00:00
Madame aura également l'usage d'une maison de 6,5 millions de dollars, de 20 véhicules, dont une Rolls Royce, et d'une collection de bijoux, ainsi qu'un paiement unique de 2,3 millions de dollars, destiné essentiellement à ses avocats.
Dans cette bataille judiciaire aux chiffres renversants, plusieurs avocats étaient impliqués.
Mes Luce Gayrard, Gabrielle Gayrard du cabinet Gayrard avocats ont représenté les intérêts de Madame, et Mes Pascale Nolin et Benjamin Prud'homme de Robinson Sheppard Shapiro ont défendu Monsieur.
Ils ont pu bénéficier du soutien de Mes Jessica Harding et Sylvain Lussier, du cabinet Osler, Hoskin & Harcourt, qui ont agit comme avocats-conseils.
Contacté par Droit-inc, Me Lussier, a dit qu'ils allaient « demander la permission d'aller en appel ».
Un divorce belge ou canadien ?
Madame, une Marocaine et Monsieur, un Français, se sont rencontrés en 1990 et se sont mariés en Belgique, en 2004. Il déménage en 2012 au Québec et s’y séparent finalement deux ans plus tard.
Monsieur décide alors de déposer sa demande en divorce devant les tribunaux belges. Trois jours plus tard, Madame dépose la sienne devant la Cour supérieure du Québec.
La Cour s’est finalement déclarée compétente pour instruire l’affaire. Mais Monsieur en a appelé de cette décision; la Cour d’appel lui a donné raison en octobre. Ainsi, il est possible que la cause du divorce comme tel soit ultimement réglée en Belgique.
Qui sont les avocats ?
Me Gabrielle Gayrard est diplômée en droit de l'Université Sherbrooke et travaille au cabinet Gayrard avocats depuis huit ans.
En 2016, elle figurait parmi les finalistes des leaders de demain du Jeune Barreau de Montréal, dans la section « droit familial ».
Sa consœur, Luce Gayrard, a été impliquée dans les déboires d'Hélène de Kovachich, présidente démissionnaire du Tribunal administratif du Québec. Cette dernière avait alors été entendue par la Commission de l'administration publique à l'Assemblée nationale devant laquelle elle devait s'expliquer sur les 144 700 dollars versés à Me Gayrard.
On avait alors appris qu'elle facturait 425 dollars l'heure.
Du côté des avocats de Monsieur, on retrouve Me Pascale Nolin, longtemps associée au sein de son groupe de droit de la famille. Le 22 janvier, elle a été nommée juge de la Cour supérieure du Québec.
Elle pratiquait le droit de la famille et le droit de la personne depuis 1996. Avant de pratiquer chez RSS, elle a évolué au sein du cabinet Byers Casgrain, devenu depuis Dentons Canada. Elle se spécialisait alors dans le litige civil et commercial.
Détentrice d'un baccalauréat en droit de l'Université de Montréal, Me Nolin a été reçue au Barreau du Québec en 1990.
Sur ce dossier, elle a travaillé avec Me Benjamin Prud'homme, détenteur d'un bac en droit obtenu en 2011 à l'Université de Montréal et membre du Barreau depuis 2013. Il poursuit actuellement une maîtrise en droit, toujours à l'UdeM.
Les deux avocats ont pu bénéficier de l'assistance de Me Lussier. Ce dernier représente le journal indépendant Ricochet, attaqué pour diffamation par le chroniqueur Richard Martineau.
C'est aussi lui qui représente le Conseil des médecins, des dentistes et pharmaciens (CMDP) dans sa bataille engagée contre le décret du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui fusionne la direction et le conseil d’administration du CHUM et de Sainte-Justine.
Il a également représenté l’École polytechnique de Montréal devant la Cour supérieure et en appel en vue de faire rejeter une requête en autorisation d’un recours collectif présentée pour le compte des retraités de Polytechnique.
Irving Oil, IBM, Gaz Métro ou encore la Banque royale du Canada font partie de ses clients.
Me Lussier a fait son bac en droit à l'Université d'Ottawa et est inscrit au Tableau de l'Ordre depuis 1978.
Enfin, Me Harding, Barreau 2013 et diplômée de l'Université de Montréal, représente La société des casinos du Québec Inc., dans le cadre d’un projet d’action collective pour motif d’allégation de violations de la Loi sur la protection du consommateur.
Elle agit aussi pour Imperial Tobacco Canada Limitée, dans le cadre de son appel d’un jugement rendu en première instance concernant deux recours collectifs en responsabilité du fabricant.