5 règles à respecter en fusions et acquisitions
Jean-Francois Parent
2016-11-07 14:15:00
1 - Constituer une équipe dédiée aux transactions avant même d’en cibler une
L’échéancier pour réaliser une fusion ou une acquisition est souvent très serré. C’est pourquoi l’avocat général d’une société a avantage à identifier les joueurs qui formeront son équipe à l’avance : les cabinets auxquels on fera appel, les spécialistes des marchés lors de transactions entre sociétés cotées en bourse et des fournisseurs de services juridiques permettant de réduire les coûts.
L’éventail des spécialistes de l’équipe doit être le plus large possible : finance, comptabilité, informatique, ressources humaines….Et puisque de plus en plus de transactions sont transfrontalières, c’est une bonne idée pour un chef des services juridiques de nouer des relations avec des confrères ailleurs dans le monde.
2- Prêter une attention particulière aux questions réglementaires
C’est plutôt rare qu’une fusion achoppe à cause d’une barrière réglementaire, mais si l’on a attendu trop longtemps avant de faire l’évaluation de ce risque, ça la fout mal. Les experts sont unanimes : les avocats généraux doivent veiller à ce que personne à l’interne ne commette de bévue provoquant un incident réglementaire.
Des mémos internes qui déclenchent une enquête antitrust, ça s’est déjà vu. Il importe également de coordonner la communication d’une société acquéreuse avec toutes les autorités réglementaires impliquées. Ces dernières se parlent entre elles, il faut donc s’assurer d’avoir un message cohérent.
3 – Il faut aussi avoir une équipe qui fera l’intégration des sociétés
S’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs et opérer comme une seule entité avant d’avoir aplani tous les obstacles, il faut néanmoins prévoir ses coups à l’avance. Une équipe est donc chargée d’identifier les départements dont les opérations seront fusionnés et ceux qui ne le seront pas.
4 – N’ayez pas peur de dire non
Les transactions F&A constituent des relations qui permettent de grandir, et qui obligent les sociétés à se redéfinir. Si la transaction risque de faire perdre de la valeur plutôt que d’en créer, il vaut peut-être mieux battre en retraite.
Le fait est que les équipes qui négocient la transaction sont tellement centrées sur la réalisation du deal qu’elles n’ont parfois plus le recul nécessaire pour remarquer les problèmes qui se manifestent pendant la vérification diligente. Ces problèmes sont parfois gérables en modifiant certains termes de l’accord initial, mais ils sont parfois trop importants pour qu’on les ignore.
5- Tirez des leçons de chaque transaction
Plus on réalise des fusions et des acquisitions, meilleur on est. Surtout si l’on prend le temps de faire le point après chaque transaction. Qu’est-ce qui a bien fonctionné ? Quels ont été les problèmes ? Pourquoi ? On dispose ainsi de matériel permettant de créer des listes de choses à vérifier lors de la prochaine transaction. Et on s’évite de répéter les erreurs.