Avocats : Que garder et que changer en 2017?
Jean-Francois Parent
2016-12-21 13:15:00
Votre vision du monde
Ce n’est jamais autant évident que lorsqu’il discute avec Monsieur ou Madame Tout-le-monde que l’avocat est chicaneur : d’emblée, l’avocat entame toute discussion en énumérant les faits, en identifiant le raisonnement et la règle sur lesquels ces faits s’appuient, en y allant d’une analyse sur cet état de fait, pour finir par se demander quoi faire selon la situation. Et tant pis pour ceux qui ne voient pas les choses du même œil, soit l’essentiel des non-juristes, leur plaidoirie n’en sera que plus facile à contrer.
Votre insatisfaction chronique
Un avocat n’est jamais satisfait tant qu’il n’a pas posé TOUTES les questions relatives à un sujet. Il ne se contentera ainsi jamais d’un oui tout bête ou d’un non évasif, il va sans cesse remettre en question ce qu’on lui dit, pousser plus avant, pousser son interlocuteur dans ses derniers retranchements, s’assurer que pas un seul coin de voile n’aura pas été levé. C’est d’ailleurs pour cette habileté à toujours aller au fond des choses que les clients embauchent des avocats.
Et pour ne pas être trop dur avec vous, voici ce qui pourra encore et toujours vous servir l’année prochaine :
Votre obsession pour les détails
L’obsession pour peaufiner tous les aspects d’une stratégie, pour se préparer jusqu’à plus soif, pour revoir encore et encore un dernier passage, est essentielle au coffre à outils d’un avocat, estime Jill Switzer. « Ce sont des obsessifs-compulsifs de la préparation », écrit-elle.
Et pour ce faire, ils font des recherches sans fin pour savoir tout ce qu’il y a à savoir sur un restaurant où ils iront, au sujet d’un hôtel qu’ils réservent, sur la distance qui les séparera de la plage, et sur une foule d’autres détails inutiles mais Ô combien importants. Le TOC de la préparation, c’est aussi ça.
Votre capacité à prendre des décisions
« We think on our feet », écrit Jill Switzer, selon qui cette capacité se développe dès qu’on met le pied dans un tribunal pour la première fois. Une habileté qui s’apparente à celle de pouvoir changer rapidement de cap. Essentielle lors d’une litige devant un juge, c’est une qualité qui est vitale dans la vie quotidienne, alors qu’un avocat négocie constamment avec des adversaires, avec le personnel du palais de justice, avec tout le monde. Lorsqu’on joute constamment pour obtenir un délai ou un règlement, avoir une telle botte secrète permet « d’escrimer » davantage au bénéfice du client.
Votre confiance en vous
On n’intimide pas souvent un avocat! La profession compte bien sûr son lot de bullies et de matamores, mais la capacité de résister à l’intimidation est l’une des conditions premières pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas. Car les avocats ne craignent pas de donner un coup de pied dans la fourmilière!