Carrière et Formation

Les avocates ne dénonceraient pas le harcèlement au travail

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Delphine Jung

2018-10-26 14:15:00

Une étude révèle que si un pourcentage important d'avocates en sont victimes, la grande majorité d'entre elles ne le signalent pas.
Les avocates ne dénonceraient pas le harcèlement au travail
Les avocates ne dénonceraient pas le harcèlement au travail
Les femmes sont-elles plus ou moins susceptibles de signaler le harcèlement ou l’intimidation sur leur lieu de travail, à la suite de l’audience de Brett Kavanaugh? C'est la question que se pose la chroniqueuse du site internet American lawyer, Vivia Chen.

Son sondage (totalement non scientifique) indique que les femmes sont divisées sur le sujet. D’une part, il ya la réaction «Oui, je vais signaler ce ***». S'en suit une autre question: «Pourquoi le faire? Il suffit de regarder Christine Blasey Ford. Aujourd'hui, le président se moque d'elle.»

Selon les recherches effectuées par Acritas, un cabinet de conseil juridique basé au Royaume-Uni, un pourcentage notable d'avocates ont été victimes de harcèlement et d'intimidation, mais la vaste majorité d'entre elles ne l'ont jamais signalé.

L'enquête reposait sur 4 000 réponses reçues dans plus de 120 juridictions du monde entier et avait été réalisée avant les audiences du juge Kavanaugh.

Voici quelques-unes des conclusions préliminaires d'Acritas :

Concernant le harcèlement sexuel, 25 % des avocates déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel. Cela concerne une femme sur trois et un homme sur 15.

Dans 78 % des cas, le harcèlement n'a jamais été signalé à leur supérieur.

Et quand cela a été fait, la grande majorité a exprimé son mécontentement à l’égard du résultat: 73 % du temps, l’auteur n’a pas été sanctionné.


Concernant l'intimidation, 43 % des avocats déclarent en avoir été victimes. Cela concerne une femme sur deux et un homme sur trois.

L'intimidation n'a jamais été signalée à l'entreprise ni à l'organisation dans 57 % des cas.


Et quand des brimades ont été rapportées, la grande majorité a, là encore, exprimé son mécontentement vis-à-vis du résultat: 76 % du temps, l'auteur n'a pas été sanctionné.

La seule conclusion qu'en tire la chroniqueuse, est que le harcèlement sexuel est plus genré, dans le sens où il semble concerner beaucoup plus les femmes que les hommes.

«Le harcèlement sexuel, en revanche, affecte les femmes de manière disproportionnée, dit Kieran Pender», conseiller juridique d’Acritas.

Voici une variante intéressante: dans 62 % des cas, l'intimidation a contribué à ce que la victime quitte ou ait l'intention de quitter son emploi, alors que dans seulement 36 % des cas, le harcèlement a le même résultat.

La formation plus utile que les politiques

Mais qu'en est-il de toutes ces politiques anti-intimidation et de harcèlement adoptées par les entreprise? Ne font-elles pas une différence?

Leur effet semble assez limité.

«Il semble que la formation ait plus d'impact que les politiques de lutte contre l'intimidation et le harcèlement», déclare Kieran Pender. Cependant, ajoute-t-il, «les principaux obstacles à la dénonciation de situation de harcèlement sexuel semblent subsister malgré la formation».

Briser le silence?

Vous pouvez deviner les raisons pour lesquelles les femmes ne signalent pas de harcèlement.

«Le profil ou le statut hiérarchique de l'auteur et la peur des répercussions restent des raisons courantes pour ne pas dénoncer», résume M. Pender.

En examinant les résultats de cette enquête et l’expérience de Christine Blasey Ford, il est difficile d’être optimiste. L'analyse coûts / avantages semble pencher vers le silence.

Mais la chroniqueuse estime qu'aussi peu habile que soit la profession d’avocat à traiter des questions d’égalité entre les sexes, elle est à des années-lumière de ce qui se passe au Sénat américain.

«Pouvez-vous imaginer une entreprise qui compte un dinosaure comme le sénateur américain Chuck Grassley pour diriger un sujet comme une agression sexuelle?», se demande Vivia Chen.
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2 commentaires
  1. CFF
    Sondage
    >Son sondage __(totalement non scientifique)__ indique que les femmes sont divisées sur le sujet.

    Alors pourquoi rédiger un article à ce sujet?

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Parce que #BelieveTheSurvivor, stupid !
      Pas besoin d'un sondage valide quand il suffit de croire.

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