Nadia Jubinville, la passion avant tout
Céline Gobert
2011-10-31 14:15:00
Trois années de pratique en litige général qui modifient complètement sa vision du droit et lui ouvrent les yeux sur ses véritables aspirations.
« Je pensais que j’allais beaucoup plaider, et puis finalement l’aspect « papier » occupait 80% de mon temps », confie-t-elle.
Plus tard, elle trouve sa voie : ce sera celle, plus « constructive », du droit commercial et corporatif. Car, être au cœur même de la stratégie de l’entreprise, suivre la progression et l’aboutissement des projets : voilà ce qui l’intéresse avant tout.
Ainsi entre-t-elle au cabinet Stikeman Elliott en 1999. Trois nouvelles années qu’elle décrit comme « enrichissantes », et qui la mènent à un MBA à HEC pour ajouter à ses atouts une teinte plus… économique.
B comme Business
Et comme Banque Nationale du Canada.
« Lorsque j’y suis entrée en 2004, il n’y avait pas encore de département pour la négociation des contrats. Quatre ans plus tard, j’assistais à sa création et on me nommait directrice », se souvient Me Jubinville.
Elle y travaille encore aujourd’hui, dopée par des défis quotidiens. Chaque jour, elle s’occupe de centraliser les négociations, d’établir des politiques communes afin de favoriser la communication entre les unités d’affaires, d’anticiper leurs attentes et besoins.
« Ce n’est pas toujours facile d’amener les gens à se parler », confie-t-elle.
En tant que gestionnaire de projets d’envergure, tels que de grosses transactions ou des fusions/acquisitions, Me Jubinville doit sans cesse jongler entre instantanéité et efficacité.
« C’est un beau défi que de suivre à la fois les progrès et les embûches d’un projet, d’être là à chaque étape. Le challenge c’est d’être pro actif dans nos réponses juridiques », dit-elle.
Un challenge de taille, d’autant plus qu’elle évolue dans un monde d’hommes.
« C’est une réalité : une femme doit constamment faire ses preuves », explique Me Jubinville.
Aujourd’hui, elle s’investit aussi dans l’ACC-Québec qui, selon elle, offre des ressources uniques pour le bien-être des conseillers juridiques d’entreprise.
« C’est une façon pour moi de redonner ce que j’ai cherché à un moment donné : de l’aide et des ressources », dit la jeune femme, qui était à Denver la semaine dernière à l'occasion du congrès de l'ACC.
Pas de doute : Me Jubinville est une femme passionnée.
« Il faut suivre sa passion ! Pratiquer dans un domaine que l’on aime, aussi. Voilà mon conseil », conclut-elle.