5 questions...à la bâtonnière de Québec
Julien Vailles
2016-12-07 14:30:00
Que font les bâtonniers de section? Comment concilient-ils leur mission avec la pratique d'avocat? Droit-inc s'entretient cette semaine avec la présidente du Barreau de Québec, Me Johanne McNeil. Entrevue…
Droit-inc : Pourquoi avoir décidé de devenir bâtonnière?
Me Johanne McNeil : Ce poste donne l’occasion d’être écoutée! Par ailleurs, j’ai toujours tendance à occuper plusieurs rôles avec passion. C’est dans la même optique que j’ai enseigné aux adultes, sur la manière de se lancer en affaires, à l’École du Barreau en droit des affaires et à la formation continue!
Dans quel domaine concentrez-vous votre pratique en dehors de votre rôle de bâtonnière?
J’ai une double spécialisation en droit des affaires et en droit autochtone. Avant d’être avocate, j’ai été criminologue pendant sept ans. Dès que j’ai été assermentée, j’ai ouvert mon propre bureau. Je me suis d’abord concentrée en droit civil, administratif et carcéral. Puis, par un certain hasard, j’ai été attirée par le droit autochtone, domaine qui était peu en vogue il y a 23 ans! Une Attikamek était venue me rencontrer pour une affaire et c’est à ce moment que j’ai démarré cette pratique.
Par ailleurs, j’ai toujours été proche du domaine financier; j’ai d’ailleurs moi-même des projets d’entreprenariat. Aujourd’hui, je m’intéresse donc aux cas qui concernent les conseils de bandes en matière autochtone, et je suis conseillère juridique pour des entreprises.
Quelles initiatives ont été prises pour le Barreau de Québec?
Personnellement, j’essaie d’accorder le plus de place possible aux peuples autochtones. Ainsi, à la rentrée judiciaire cette année, j’avais invité des chefs de bandes à se joindre à nous. Il s’agit d’une première à ma connaissance! De la même manière, la médaille du Barreau de Québec a été accordée cette année à une femme autochtone, ce qui est aussi inédit. J’ai aussi eu l’occasion de dispenser une formation aux syndics du Barreau relativement à la manière de faire des peuples autochtones.
Malgré tout, il reste du travail à faire à cet égard; rappelons que cette année, l’École du Barreau ne comptait que huit étudiants autochtones, dont deux à Québec. C’est trop peu!
Quels sont vos projets pour le Barreau de Québec?
Avec la nouvelle gouvernance, il est pertinent de se questionner sur le nouveau rôle des Barreaux de section. Nous avons donc démarré une réflexion stratégique sur la nouvelle mission du Barreau de Québec.
Par ailleurs, dans l’optique de la préoccupation d’être près du public et de montrer une image positive des avocats, un comité de « rayonnement » a été mis sur pied.
Quels sont les enjeux à surveiller pour le Barreau de Québec?
Le Barreau est bien organisé. Nous avons une vingtaine de comités qui se penchent sur les différentes problématiques. L’enjeu qui nous affecte présentement, bien sûr, est le manque d’emplois, comme c’est le cas pour la plupart des avocats au Québec. Nous tentons donc de favoriser l’entreprenariat!