La lofteuse qui voulait devenir avocate

Droit-inc.com: Comment vous êtes-vous retrouvée dans l’aventure Loft Story ?

Delphine : Je terminais un bac bi-disciplinaire en sciences politiques et relations publiques à l’Université de Montréal, quand j’ai vu que la production de Loft Story faisait passer des auditions pour participer à l’émission. Je m’y suis inscrite pour tenter ma chance. Là surprise, la production a adoré mon côté étudiante française et m’a retenue.

Droit-inc.com: Comment s’est passée votre participation au Loft 4 ?

Delphine : J’ai adoré. J’avais un amoureux et les rapports avec la production étaient bons. Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que j’allais me retrouver finaliste et passer finalement deux mois et demi enfermée. Surtout, je n’avais pas imaginé l’implication qu’une telle émission demande et ses répercussions.

Droit-inc.com: Justement, quelles ont été ces répercussions sur vos
études ?

Delphine : Il y a une coupure d’un an. A la sortie du Loft, j’ai été prise dans un tel tourbillon médiatique que je n’ai pas pu reprendre le cours normal de mes études. Mais attention, je ne regrette rien. J’ai acquis dix ans d’expérience de vie pendant le Loft. Ça vaut toutes les études du monde.

Droit-inc.com: Après votre participation au Loft 4, vous avez été recontactée pour le Loft 6 « Loft Story La revanche », qui réunissait les meilleurs joueurs des précédentes éditions. Pourquoi avez-vous accepté d’y retourner ?

Delphine : Je n’ai pas su résister. J’ai été tenté par les prix à gagner. En participant, j’avais une chance sur douze de remporter 200 000 $ et une maison à 325 000 $.

Droit-inc.com: Là encore, votre décision n’était-elle pas risquée au regard de vos études ?

Delphine : C’est vrai que l’émission tombait mal. Je venais de commencer un certificat en droit à l’UdM, dans le but de poursuivre un bac en droit l’année suivante. A cause de ma participation, je n’ai pas pu valider mon année.

Droit-inc.com: Vos études en droit vous ont-elles servies pendant Loft Story ?

Delphine : Certainement. Déjà, j’ai bien lu tous les contrats que j’ai eu à signer. Ensuite, je suis devenue le « repère juridique » de l’équipe. Les joueurs me consultaient souvent sur des points de droit. Mes études m’ont aussi donné de la répartie et j’en ai eu besoin pour le Loft 6 !

Droit-inc.com: Pendant le Loft 6 vous avez pris le risque de vous mettre en ballotage à la place d’une autre participante et d’être ainsi éliminée du jeu. Ce qui s’est passé. Pourquoi ce risque ?

Delphine : Le Loft 6 n’était pas comme le Loft 4. Je n’aimais pas les joueurs. La production nous manquait de respect. J’ai toujours eu l’impression que les dés étaient pipés dès le départ et que la production voulait la victoire de Sébastien. Du coup, je voulais partir, mais j’avais besoin d’être poussée vers la sortie. Ce ballotage était un bon moyen de faire le spectacle. En plus, je me suis dit : « quitte à perdre, autant perdre tout de suite et sortir de ce trou ». Quand j’ai été éliminée, j’ai tourné la page. Il me reste encore un petit contrat avec la production. Je vais l’honorer et après je laisse derrière moi cette mafia télévisée et en route pour mes études. Loft Story c’est finalement une toute petite partie de ma vie.

Droit-inc.com: Vous en sentez-vous prête ?

Delphine : Oui ! Le droit, j’adore ça. Ça a toujours été ce que j’ai voulu faire, peut-être parce que je déteste viscéralement l’injustice. J’ai commencé par des études en sciences politiques car un ami avocat m’avait dit qu’il était bon de compléter un bac dans une autre matière avant de faire droit. En plus, j’ai de la chance, j’ai des facilités avec la matière. J’ai même pas à forcer pour réussir. L’année dernière, j’ai validé la plupart de mes cours par des A.

Droit-inc.com: Avez-vous quand même des craintes au moment de recommencer l'université ?

Delphine : Le droit, c’est un petit milieu « standing » qui ne cadre pas franchement avec l’émission Loft Story. J’ai peur, du coup, qu’on ne me prenne pas au sérieux. Je crains surtout le regard des étudiants, car il y a peu de chance que les profs aient regardé l’émission. D’un autre coté, même s’ils l’ont vu, Loft story au Québec, c’est mimi. C’est pas comme en France, personne ne couche ensemble dans une piscine devant la caméra! En plus, dans le Loft, j’ai préservé ce que je suis dans la vie : une fille saine, qui parle bien et qui respecte les autres. Pas de quoi rougir.

Droit-inc.com: Est-ce que le loft vous a donné une autre perspective de carrière ?

Delphine : Pas réellement. Je me sens seulement mieux armée pour affronter le monde du travail. J’étais plus fragile avant. Mon intention a toujours été de finir mon droit et reprendre ensuite Tokia , la société de cosmétiques créée par mes parents il y a 4 ans. Je travaille déjà à son développement commercial. Quand j’aurai mon barreau, je pourrai être l’avocat de la société et gérer toutes les problématiques juridiques, avant d’y occuper des fonctions plus exécutives. Mes parents sont très jeunes donc c’est un plan à long terme ! C’est important pour moi de faire mon droit car je veux gagner ma légitimité dans cette société. Si j’ai mon barreau, personne ne me dira que j’ai réussi parce que mes parents m’ont aidée ou grâce au Loft.