Et après la Cour d'appel
Emeline Magnier
2014-11-05 15:00:00
« Quand j'ai décidé de quitter la magistrature, j'ai ciblé quelques cabinets auxquels je pourrais apporter une contribution », souligne celui qui intervient désormais comme avocat-conseil senior.
S'il n'a pas souhaité révéler les noms des cabinets envisagés, il indique avoir reçu plusieurs offres comparables et très intéressantes, ce qui a rendu son choix difficile. D'après les sources de Droit-inc, McCarthy Tétrault, Norton Rose Fulbright et Osler étaient notamment dans la course.
Sa fille, Me Isabelle Mercier-Dalphond, qui a pratiqué chez Stikeman Elliott avant de partir exercer à New York, lui avait fortement recommandé d'intégrer le cabinet. « Elle a été une excellente ambassadrice, je me suis fié à elle ainsi qu'à mon instinct, et la magie a opéré », ajoute-t-il.
Il intègre une équipe « jeune et dynamique » dans laquelle il retrouve de nombreux avocats qu'il a pu observer tandis qu'il était de leur l'autre côté du prétoire. « J'ai toujours besoin d'être stimulé et de rencontrer de nouveaux défis, ça garde jeune ! », lance l'homme de 60 ans.
Pas question de « ralentir la machine », il travaillera à temps plein et en fera « autant que n'importe qui d'autre ». « Je ne voulais pas être à mon compte, j'aime travailler en équipe et la collégialité.»
Membre du groupe de litige, il interviendra en matière de médiation et d'arbitrage commercial. « L'arbitrage est une voie d'avenir. Ça correspond à la pratique que j'avais quand j'étais avocat et ça me permettra de mettre à profit mes différentes expériences.»
Il participera à la stratégie dans des dossiers d'envergure, rencontrera des clients, dispensera des conseils, mais ne plaidera pas. « En tant qu'ancien magistrat, il m'est interdit d’aller à la cour pendant un an, et même après, je n'ai pas l'intention de m’y rendre », confie l’ancien juge.
Inscrit au Tableau de l'Ordre en 1979, il a commencé sa carrière comme auxiliaire à la Cour suprême du Canada aux côtés du juge Yves Pratte, puis du juge Julien Chouinard pendant deux ans.
Il a ensuite travaillé au Conseil privé à Ottawa avant de se joindre au cabinet Clarkson Tétrault, devenu en 1990, McCarthy, Tétrault, où il a pratiqué jusqu'à sa nomination à la Cour supérieure en 1995 avant d'être appelé à se joindre à la Cour d'appel le 1er octobre 2002.
Ce retour à la pratique privée est-il le début d'un long chemin ? « Le temps que la machine fonctionne ! » conclut-il.