Allégations de harcèlement sexuel contre une juge retirées

Emeline Magnier
2014-10-09 10:15:00

La Société du Barreau du Manitoba avait sanctionné Me King parce qu’il avait demandé à l'un de ses clients de se livrer à des rapports sexuelles avec sa femme.
Le Conseil canadien de la magistrature se penchera cependant sur les trois autres allégations qui pourraient coûter son poste à la juge Douglas, notamment le fait que les photos intimes publiées sur Internet à son insu pourraient miner la confiance du public envers le système judiciaire.
Le conseil tentera aussi de déterminer si Mme Douglas a omis de dévoiler l'existence de ces photos avant d'être nommée juge, et si elle a modifié son agenda personnel lorsqu'elle a su qu'elle faisait l'objet d'une enquête du Conseil de la magistrature.
Son avocat a toujours plaidé que par ces procédures disciplinaires, le conseil persécute cette femme qui a déjà amplement souffert de la trahison de son mari.
Le Conseil canadien de la magistrature, qui étudie les plaintes relatives aux juges nommés par le gouvernement fédéral, avait amorcé des audiences publiques il y a quatre ans dans cette affaire, mais le procureur indépendant nommé au comité chargé du dossier avait plus tard démissionné, en 2012.
Me Guy Pratte, de Borden Ladner Gervais, s'opposait, justement, aux allégations de harcèlement sexuel, et soutenait que le comité de cinq juges traitait Mme Douglas de façon inéquitable. Les membres du comité ont par la suite eux-mêmes démissionné en bloc il y a un an.
Le Conseil de la magistrature a mis sur pied un nouveau comité en mars dernier, avec une nouvelle procureure indépendante. C'est ce comité qui vient de décider d'abandonner les allégations de harcèlement sexuel contre la juge Douglas, mais aussi celles de réclamations excessives de dépenses relatives aux procédures.
Le nouveau comité chargé de cette affaire devrait amorcer ses audiences d'ici la fin du mois de novembre.
Mme Douglas- qui bénéficie d'un congé payé depuis août 2010 - a par ailleurs demandé à la Cour d'appel fédérale d'ordonner au Conseil de la magistrature de mettre fin aux procédures, plaidant qu'elle ne peut y obtenir un traitement juste et équitable. Le conseil, lui, plaidera que les tribunaux n'ont pas juridiction sur ses procédures, un argument qui a fait sourciller dans le milieu juridique. Aucune date n'a été fixée pour l'audition de ce renvoi.
- Avec Presse canadienne