Avocats des minorités: une diversité en trompe-l’œil?

Les avocats issus des minorités sont souvent mis en avant lors des premières réunions, mais exclus du travail juridique par la suite…

Une enquête met en lumière une tendance inquiétante en matière de diversité dans les grands cabinets d’avocats américains.

Les avocats issus des minorités sont souvent mis en avant lors des premières réunions avec les clients, mais ils sont ensuite rapidement écartés au moment de réaliser le travail juridique, indique une enquête menée par Leopard Solutions, relayée par le Financial Times.

Le tiers des avocats interrogés, principalement issus de minorités ethniques, ont déclaré avoir été inclus dans les présentations initiales sans avoir été impliqués par la suite dans le travail juridique proprement dit.

Or, 85 % des cas relevaient du domaine d'expertise de l'avocat, ce pose la question sur la réalité de l'engagement des cabinets d'avocats en faveur de l’inclusion.

Les avocats noirs sont ceux qui ont signalé le plus souvent des mises à l’écart. Près de 40 % d'entre eux disent avoir été mis à l'écart après la présentation.

Et ce n’est pas tout. Certains répondants témoignent que leur image a été utilisée dans des dossiers de présentation, sans leur consentement, voire sans même en avoir été informés.

Ces pratiques s’adressent à des clients qui ont des exigences en matière de diversité. La participation d’un avocat de la diversité à la première réunion permet de rassurer le client… mais quand le travail arrive, il est confié à un autre avocat, relate un témoignage.

Cette enquête survient alors que la Cour suprême a interdit la discrimination positive. De grands cabinets d'avocats américains ont dû revoir leurs approches de recrutement en matière de diversité.

En janvier, un rapport de la National Association for Law Placement a mis en évidence une diminution de la représentation des personnes de couleur parmi les associés d'été, marquant la première baisse depuis 2017.

Et au Québec, qu’en est-il?