Dénonciation de l’usage abusif des témoins experts

Agence Qmi
2013-10-17 11:15:00

Au contraire, avait-il indiqué, Frank Tremblay aurait bénéficié de ces agressions puisqu'il en avait tiré selon lui des avantages et privilèges inaccessibles aux autres élèves de l'ancien Séminaire Saint-Alphonse, de Sainte-Anne-de-Beaupré.
«Pour qu'un jeune soit une proie comme ça, il faut qu'il ait été manipulé», a expliqué la Dre Igartua dans l'émission «Mario Dumont», sur les ondes de LCN. Il faut qu'à un moment donné, l'adulte ait usé, soit de violence, soit d'une manipulation émotive pour l'amener (...) à se faire faire abuser.»
La Dre Igartua estime que le «marché» des témoins experts vient biaiser la réalité scientifique.
«La défense peut aller chercher le nombre d'expertises qu'elle veut, si la première ne fait pas son affaire, elle va en chercher une deuxième, une troisième, une cinquième, une vingtième, jusqu'à ce qu'elle reçoive l'expertise qu'elle veut», a-t-elle déploré.
Le système judiciaire est vicié et l'usage de témoins experts doit être revu de fond en comble, a-t-elle affirmé.
«Il faut arrêter de dire qu'on va payer des experts d'un bord et de l'autre. Un expert est supposé éclairer le tribunal. Il faudrait que ce soit le tribunal qui demande l'expertise», a-t-elle suggéré.
«Il y a aussi une refonte à faire dans l'encadrement de l'expertise. Quelles sont les règles du jeu? Qui peut se déclarer expert? En ce moment, il n'y a pas de règles. Moi, je pourrais me déclarer experte même si ma pratique n'a rien à voir avec ce sur quoi je suis supposée éclairer le tribunal», a avancé la Dre Igartua.
À la fin de son témoignage au recours collectif contre les Rédemptoristes, le psychiatre Gérard Leblanc avait dû admettre qu'il n'était pas vraiment un expert en matière d'agressions sexuelles commises sur des mineurs.