Enceinte de six mois, son poste est aboli

Agence Qmi
2014-09-22 13:00:00

Mère d’une fille de huit ans, l’employée de 33 ans travaillait comme représentante en alimentation pour une petite entreprise de Boisbriand.
« J’étais avec eux depuis deux ans et demi lorsque j’ai annoncé ma grossesse, en avril dernier. Nous sommes une dizaine de personnes et les autres femmes sont plus âgées. J’ai tout de suite senti un problème avec le patron.»
En colère
Selon elle, le conflit est apparu évident après une demande médicale qui visait notamment à diminuer son travail physique dans les entrepôts.
« C’était très clair que ça ne lui plaisait pas.» Le dirigeant aurait modifié son approche lors d’une rencontre qui s’est tenue le 30 mai à Drummondville.
« Cette fois, il avait deux dossiers: mes performances insatisfaisantes et la grossesse. Il disait que mes chiffres n’étaient pas très bons. Il m’a proposé de démissionner ou de faire trois jours par semaine. J’ai refusé de partir et il m’a placée en probation pour trois mois. Je n’en dormais plus. Il m’a fait peur», ajoute Karine.
Depuis le 22 juin, elle était en congé de maladie. Le 12 août, l’entreprise l’a avisée que son poste avait été aboli. L’accouchement est prévu autour du 25 novembre.
Plainte
Karine Duchemin a porté plainte à la Commission des normes du travail. « Nous avons deux dossiers actifs contre l’entreprise mentionnée », a confirmé le porte-parole Jean-François Pelchat.
« J’avais un travail stable avec une bonne rémunération. Nous avons simplement décidé d’avoir un enfant.»
Calme et polie, Mme Duchemin souhaite retrouver un emploi de qualité. En aucun moment, elle n’a formulé une attaque personnelle contre son ancien patron. « Son fils s’est montré plus compréhensif. Nous ne sommes plus à l’âge de pierre. Même les papas ont des congés parentaux, maintenant! »
Joint par Le Journal, son ex- employeur a défendu sa décision. « Ça n’a rien à voir avec sa grossesse. Nous avons perdu un gros client et 200 000 $ de revenus. J’ai dû faire des changements.»