Gowlings parie sur Cuba

Céline Gobert
2015-03-25 11:15:00

Profitant cette fois des pourparlers entre Cuba et les États-Unis visant à normaliser leur relation, le cabinet Gowlings offrira désormais ses conseils aux clients qui cherchent à investir sur l’île, indique The Globe and Mail.
D’ordinaire, les cabinets étrangers ne sont pas autorisés à pratiquer le droit à Cuba, mais Gowlings opérera sous la bannière Gowlings Consulting Inc. en partenariat avec une firme d’avocats locale et son équipe voyagera fréquemment sur l’île.
Le cabinet saisit là une énorme opportunité d’affaires puisque les observateurs y prévoient l’essor du secteur de la construction. En effet, ce secteur devra être prêt face à une éventuelle arrivée massive de touristes américains qui nécessitera la rénovation et/ou la construction d’hôtels, de routes et d’infrastructures.
Une opportunité pour le Canada

Elle sera menée par les associés Mes Paul Fornazzari et Stuart Olley, et impliquera également un avocat canadien basé à La Havane, Me Gregory Biniowsky, ancien de Heenan, ainsi que Me France Tenaille, une associée bilingue en espagnol et spécialisée en fusions et acquisitions.
Les Canadiens ont désormais une véritable opportunité d’entretenir une relation normale avec Cuba selon Me Scott Jolliffe, président et chef de la direction du cabinet et membre du Groupe consultatif stratégique international de Gowlings (GCSIG). « Il est évident que nous allons assister à une ouverture significative, mais pour le moment nous ne sommes pas en concurrence avec des entreprises américaines afin d'entrer dans le marché. »
Gowlings compterait déjà dix clients, incluant des entreprises de construction ainsi qu’une compagnie de tourisme médical dont le but est de tirer avantage du système de santé cubain en transportant par avion des patients pour des arthroplasties de la hanche ou d'autres procédures médicales.
L’infrastructure touristique de Cuba va doubler, voir tripler de taille selon Me Gregory Biniowsky. « Cela fait beaucoup de chambre d’hôtels ! Beaucoup d’espace pour un aéroport ! Beaucoup de terminaux de croisière… »
Des craintes?

« Gowlings sera en mesure d’aider les entreprises américaines à utiliser le Canada comme un véhicule afin d’éviter l’embargo et d’investir indirectement à Cuba », a-t-il ajouté.
Les clients ne sont pas non plus dissuadés par la réputation d’une terre associée à la corruption, aux pots de vin et à la rétention d’hommes d’affaires canadiens ou étrangers. « On voit certaines choses partout, peu importe le pays. Quant à la rétention d’hommes d’affaires, elle pourrait en échauder certains si elle augmentait, mais ce n’est pas ce que je constate. »