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Injonction provisoire c. Uber: la cause en délibéré jusqu'à mardi

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La Presse Canadienne

2016-09-19 16:17:00

Le front commun de l'industrie du taxi devra patienter jusqu'à mardi avant de savoir s'il obtiendra son injonction provisoire afin de contrer l'entente entre Uber et Québec…
Me Marc-Antoine Cloutier, avocat des chauffeurs de taxi
Me Marc-Antoine Cloutier, avocat des chauffeurs de taxi
Après avoir entendu vendredi les arguments des parties impliquées, le juge Michel Déziel, de la Cour supérieure du Québec, a pris la cause en délibéré et rendra sa décision mardi, à 14 heures.

L'avocat du front commun, Me Marc-Antoine Cloutier, qui fait valoir qu'il y a « urgence d'agir » puisque la situation actuelle cause un important préjudice aux chauffeurs de taxi, ne croit pas que cela indique que le juge Déziel penche du côté des avocats d'Uber et du gouvernement du Québec, qui prétendent le contraire.

« Je pense que c'est une question de droit complexe qui mérite réflexion. Je demeure convaincu qu'il y a urgence », a-t-il expliqué en point de presse, à sa sortie de la salle d'audience.

À ses côtés, le porte-parole du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi (CPCDIT), Guy Chevrette, a abondé dans le même sens, estimant qu'il était normal qu'un «juge sérieux» prenne « quelques heures pour réfléchir ».

Les avocats du gouvernement québécois et d'Uber ne se sont pas adressés aux journalistes. La multinationale n'a pas commenté.

Cette demande d'injonction provisoire vise à faire suspendre l'application de l'entente sur le projet pilote jusqu'à ce que le tribunal débatte de la question sur le fond. Le but du front commun est de faire invalider l'entente intervenue entre Québec et Uber.

Me Cloutier a entre autres plaidé que le ministre des Transports, Laurent Lessard, avait outrepassé ses pouvoirs en négociant un projet pilote avec Uber, ce qui « jetait à la poubelle » le système des permis détenus par les chauffeurs en plus de créer un «régime à deux vitesses».

« Pourquoi quelqu'un achèterait un permis de taxi quand il n'a qu'à télécharger l'application d'Uber, lui verser 20 pour cent de ses revenus, et faire exactement la même chose que celui qui paie son permis 200 000 $, le tout avec moins de contraintes? Pourquoi quelqu'un achèterait ce permis-là? Ça ne vaut plus rien », a-t-il affirmé.

Pour leur part, les avocats d'Uber et du gouvernement du Québec ont demandé au juge Déziel de rejeter la demande d'injonction provisoire en affirmant qu'il n'y avait « aucune urgence d'agir » puisqu'aucun arrêté ministériel n'a été publié par le gouvernement pour valider le projet pilote.

Dans ses arguments, l'un des avocats d'Uber, François Giroux, a notamment fait valoir qu'une autre demande d'injonction déposée par Me Cloutier au printemps soulevant des arguments similaires sera entendue prochainement par le tribunal, ce qui, à son avis, démontre que le juge Déziel n'avait pas à accorder une injonction provisoire.

Me Giroux a également estimé qu'il fallait « laisser au projet pilote la chance de vivre », ajoutant que l'entente n'était pas « statique » et qu'elle permettait une certaine « flexibilité » au besoin.

Dans le cadre du projet pilote d'un an, Uber se verra octroyer l'équivalent de 300 permis de taxis. La multinationale devra toutefois payer des taxes et impôts en plus de percevoir la TPS et la TVQ, notamment, en plus de verser des redevances. Elle devra également contribuer à un fonds de modernisation de l'industrie du taxi et appliquer un tarif minimum de 3,45 $ par course comme pour les taxis.
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10 commentaires
  1. Avocat
    Avocat
    il y a 8 ans
    Avocat
    Ouf, l'obsession de faire les manchettes...

  2. DSG
    Question
    Who is representing the consumer in all these proceedings and debates? I, as a consumer, want the freedom to chose. All freedom loving people are opposed to these gulag tactics by taxi drivers to halt free enterprise. The taxis got the Juriprop guy. We should get our own lawyer involved. Any volunteers? You'll get loads of media attention.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Interest?
      Kill the taxi industry by allowing unlicensed drivers to compete illegally and let Uber and its predatory pricing take over and you'll understand what is the consumer's best interest.

    • DSG
      Predatory pricing?
      Isn't it the taxi industry that have fixed universal pricing? Incidentally, once the government passes legislation, it's no longer illegal. The taxis are trying to block the legislation.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      predatory pricing
      No, the rates are set by decree, not by the industry, you really don't know what you're talking about.

      BTW, try breaking the law, among other reasons by not collecting taxes or having the proper licences for 2 years. Let's see the government adapt the law to help you out...

      Predatory pricing: see New Year's Eve and some lifts costing hundreds of dolars

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Mmmm
    l'avocat avec le moins d'expérience ayant le plus d'exposure mediatique.

    Ce n'est pas une critique, juste un fait...

    Mais prendre un 2-3 ans de barreau pour plaider une (des) injonction contre Uber McT et le PG, je ne le ferais pas.

    Mais bravo confrère pour la pluie que vous faites tomber.

  4. Lawyer
    Lawyer
    il y a 8 ans
    Well...
    ... he lost.

  5. Avocat
    Avocat
    il y a 8 ans
    Avocat
    Engager un avocat plus expérimenté n'a pas pour effet de transformer magiquement un recours mal fondé en dossier gagnant.
    Seule la facturation change.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      As-tu Doré?
      Daniel:

      Crois-le ou non, l'expérience compte. Ceux qui n'ont pas des permis d'exercice limitée le savent.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Nuance
      Ça ne change rien pour un dossier clairement perdant ou clairement gagnant, mais, dans les nombreux autres cas où la réponse n'est pas évidente, ça peut faire une très grosse différence.

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