La Cour suprême décidera si on peut poursuivre un média étranger au Canada
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Jean-Francois Parent
2017-03-16 14:15:00

Peut-il le faire?
C'est la question à laquelle le plus haut tribunal du pays a accepté de répondre, le 9 mars, en accordant au quotidien Ha'aretz l'autorisation d'en appeler d'un jugement déclarant les tribunaux ontariens compétents pour juger cette cause de diffamation alléguée.
Radin et mégalo
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Pour l'essentiel, le chroniqueur dit craindre que la mégalomanie et la radinerie de Mitchell Goldhar ne conduise le club au pied du mur. La chronique est publiée en hébreu dans l'édition papier du quotidien. Elle est également reprise en anglais et en hébreu sur le site web, accessible depuis le Canada.
Le mois suivant, Goldhar intente une poursuite contre Ha'aretz et son chroniqueur, s'estimant diffamé. Il réclame des dommages.
Ha'aretz réplique, soutenant que les tribunaux ontariens ne sont pas le forum approprié pour entendre la cause. Si diffamation il y a, qu'on en juge en Israël.
La Cour supérieure de l'Ontario se juge cependant compétente pour entendre la cause, et permet à Goldhar d'intenter son recours.
« Puisque plusieurs des quelque 200 personnes travaillant dans les bureaux de M. Goldhar ont pu lire l'article en question », un tort a été causé en Ontario et le tribunal local a compétence, tranche la cour.
Appel

En octobre dernier la Cour d'appel de l'Ontario entérine la décision du juge de première instance et rejette les prétentions de Ha'aretz.
Dissidence
Sauf qu'elle émet un jugement partagé. Dans sa dissidence, le juge S.E. Pepall
conteste l'essentiel des raisons invoquées en première instance, estimant que c'est le droit israélien qui doit primer. Il doute fortement qu'il y ait atteinte à la réputation, puisque le plaignant n'a pas fait la preuve qu'il avait une réputation, et que celle-ci avait été entachée. Puisqu'il est impossible pour un éditeur de contrôler qui, dans le monde, lira ses textes, la décision de première instance revient à dire que quiconque s'exprime dans une juridiction engage sa responsabilité dans une autre juridiction.
L'application de la doctrine lex loci delicti n'est donc pas souhaitable dans le cas des communications internet, juge le magistrat.
Une dissidence sur laquelle s'appuie l'avocat de Ha'aretz, Paul Schabas, de Blakes, pour porter la cause devant la cour suprême. « Cette cause illustre toute la difficulté pour la justice à bien cerner ce genre de question. Il y a un besoin de plus de clarté sur ces questions », soutient Me Schabas.
« Des causes extrêmement difficiles à mener »
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Me Doray rappelle que le droit québécois considère qu'un tort causé dans un endroit peut donner lieu à un recours à cet endroit.
« Cependant, les causes de diffamations contre des médias sont extrêmement difficiles à mener. Elle sont très rares au Québec et pratiquement impossibles aux États-Unis », à cause notamment des garanties constitutionnelles sur la liberté d'expression.
Et, une fois qu'on obtient un jugement, encore faut-il l'exécuter. Et alors là, pour trouver un tribunal étranger qui acceptera de l'homologuer... « Par exemple, pas un tribunal américain n'acceptera d'homologuer un jugement en diffamation rendu au Québec. Les lois sont trop différentes », explique Me Doray.
Anonyme
il y a 7 ansah oui, bien sûr, le convenient forum!
Anonyme
il y a 7 ansMmmmm, vraiment pas sur de cette affirmation de cet avocat Doray, surtout de son absolutisme. Quelle décision des tribunaux us vous font penser ça? Suis bien curieux de voir ça.