Me Cavaliere libéré sous caution et interdit de pratique

Agence Qmi
2015-12-07 10:17:00

Le criminaliste devra déposer 150 000 $ à titre de caution devant le tribunal et offrir 150 000 $ additionnels en garantie hypothécaire sur un immeuble dont il est propriétaire, des sommes qu'il pourra récupérer s'il respecte toutes ses conditions de remise en liberté.
Chassé de son bureau
Me Cavaliere, 61 ans, a aussi accepté de renoncer à pratiquer sa profession d'avocat jusqu'à nouvel ordre, une mesure exceptionnelle imposée sous l’insistance de la poursuite.
Il lui sera interdit de mettre les pieds à son bureau du boulevard Saint-Laurent, ni dans tout palais de justice, sauf lorsque sa présence en cour sera requise pour les procédures judiciaires intentées contre lui. La Couronne l’a sommé de ne pas communiquer avec «toute personne ayant des antécédents judiciaires ou des causes pendantes».
De plus, il sera assigné à résidence 24 heures sur 24 et ne pourra quitter la province de Québec.
Menotté dans le box des accusés, le criminaliste arborait une barbe de quelques jours et a calmement écouté la liste imposante de conditions qui lui ont été imposées avant de les accepter.
Jeudi, Me Gilbert Frigon, qui représente l'accusé, avait informé le tribunal qu'il était en discussion avec la Couronne en vue de faire libérer Me Cavaliere. Les parties en sont venus à une entente que la juge Nathalie Fafard a entérinée vendredi midi.
Réunions à son bureau
Détenu à la prison de Rivière-des-Prairies depuis deux semaines, l'avocat est le premier des gros noms du crime organisé visés dans cette opération policière à être libéré en attendant d'être jugé pour complot et gangstérisme.
En conférence de presse à la suite de ce coup de filet, la Sûreté du Québec l’avait qualifié de «facilitateur» avec les têtes dirigeantes du crime organisé de souche italienne qui tenaient souvent des réunions à son bureau, sur le boulevard Saint-Laurent, en croyant à tort qu’ils y seraient à l’abri des dispositifs d’écoute électronique des policiers.
Des enquêteurs de l’Escouade régionale mixte de Montréal ont aussi déclaré aux médias que Me Cavaliere arbitrait les conflits potentiels entre les acteurs de la mafia.
Il aurait ainsi hérité du titre de ‘consigliere’ depuis l’enlèvement de Paolo Renda, le beau-frère du défunt parrain Vito Rizzuto, qui n’a pas donné signe de vie depuis sa disparition en mai 2010.
Coaccusés détenus
Le fils de Vito Rizzuto, Leonardo, lui aussi avocat au cabinet de Me Cavaliere, ainsi que le chef intérimaire de la mafia, Stefano Sollecito, ont aussi été arrêtés durant cette opération policière majeure.
Ces derniers demeurent détenus en attendant que des dates pour leur enquête sur remise en liberté soient fixées par la cour, puisque la Couronne réclame toujours leur détention préventive.
La soeur de Leonardo Rizzuto, Bettina, elle aussi avocate, était d'ailleurs présente au palais de justice de Montréal pour assister à l'audition de la cause de Me Cavaliere, vendredi.