Personnes handicapées : le gouvernement poursuivi

Agence Qmi
2014-09-02 09:00:00

« Quand je suis entrée à l’école, on m’a envoyée à l’école Victor-Doré. Là-bas, on apprenait ni à lire, ni à écrire, ni à compter », affirme-t-elle.
« Jusqu’à 12 ans, étant donné que j’étais quand même capable de marcher, ma job était de m’occuper des enfants qui étaient plus handicapés que moi.»
Mais voilà qu’en 1978, les règles ont changé. Mme D’Amico était envoyée à l’école régulière, en cinquième année, sans n’avoir jamais lu une phrase.
Incapable de suivre le rythme, Mme D’Amico a été laissée à elle-même. Elle a finalement appris à lire bien plus tard, à l’âge adulte.
Atteinte aux droits
À cause de son handicap physique et de son absence de diplôme, Mme D’Amico peut difficilement se trouver un emploi. Elle trouve injuste de devoir se plier aux conditions de l’aide sociale.
« Si j’emménage avec un conjoint qui gagne plus que 1200 $ par mois, je perds mes prestations. Je serais complètement dépendante de mon conjoint. Des gens se trouvent à devoir choisir entre l’amour et leur indépendance financière », dit-elle.
Mme D’Amico déposera, dans les prochains jours, une demande d’autorisation de recours collectif à la Cour supérieure du Québec. Le recours vise à modifier une série de lois et de règlements qui touchent les personnes handicapées, notamment en ce qui concerne l’aide sociale et l’embauche de préposés.
« Le gouvernement doit prendre conscience qu’il y a des gens qui ne pourront jamais travailler », dit-elle.
Mme D’Amico est également au milieu d’une bataille judiciaire contre l’aide médicale à mourir. La loi permettant cette pratique entrera en vigueur en décembre 2015.