Remise en liberté deTurcotte: décision le 12 septembre

Agence Qmi
2014-09-05 09:18:00

« Je juge que j'ai le droit (d'être libéré), je pense pouvoir être utile plutôt que de perdre mon temps dans une prison », a lancé Guy Turcotte au deuxième jour de sa tentative de retrouver sa liberté en attendant son deuxième procès en septembre 2015.
Les traits tirés et les pieds enchaînés, l'ex-cardiologue de 42 ans a débuté son témoignage.
Après deux psychiatres, une psychologue, un ancien patron et son propre frère mercredi, il tentera de convaincre le juge André Vincent qu'il ne représenterait pas de danger pour la société s'il pouvait aller vivre chez un oncle plutôt que de croupir derrière les barreaux.
Il doit également le convaincre que sa remise en liberté ne nuirait pas à la confiance du public envers l'administration de la justice, un critère essentiel que le juge prendra en considération pour rendre sa décision.
« (Pendant ma libération) je suis sorti abondamment dans les lieux publics et je n'ai jamais eu de problèmes, sauf une fois dans un centre d'achat où une femme m'a reconnu et qui a montré de l'agressivité », a expliqué Turcotte.
Il prenait ainsi régulièrement des lunchs dans des parcs, il prenait des marches et allait magasiner sans avoir d’ennui, a-t-il dit.
L'homme, accusé d'avoir assassiné ses enfants de 3 et 5 ans, Anne-Sophie et Olivier, dans la résidence familiale de Piedmont le 21 février 2009, sera questionné sur son état mental.
On a en effet appris mercredi qu'il avait traversé une profonde dépression l'an dernier, après que la Cour d'appel eut renversé le verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
Hospitalisé pendant sept mois à Pinel, il avait dû prendre des antidépresseurs (le double de la dose normale), en plus d’avoir des « délires de persécution » et des épisodes de paranoïa.
« Il avait l’air d’un petit garçon de cinq ans, il se rongeait les ongles, il était vraiment dans un piteux état », a expliqué la psychiatre Renée Roy, mercredi au palais de justice de Saint-Jérôme.
Son état s'était toutefois amélioré, si bien que le psychiatre Louis Morissette a affirmé que Turcotte ne représenterait plus de danger ni pour la société, ni pour son ex-conjointe Isabelle Gaston.
« Cela m'a fait beaucoup de bien, j'ai un traitement optimal et une médication mur à mur », a précisé l'accusé.
Advenant sa remise en liberté, il profiterait également du soutien de sa famille, d'autant plus qu'il n'a plus un sou. Alors qu'il était en liberté de décembre 2012 à novembre de l'année suivante, Turcotte vivait d'ailleurs de l'aide sociale.
« Cela fait deux ans que je vis de ça, je m'en accommode, je j'ai pas le choix, je m'organise avec ça », a dit Turcotte
Il a également fait du bénévolat dans un centre d'entraide de Brossard. Il faisait du tri alimentaire, avant d'être affecté à la cueillette des dons dans les épiceries. Selon son patron, Turcotte était un «employé modèle».