Un souper romantique dégénère : les policiers pas en faute

Cette histoire est relatée dans une décision du Comité de déontologie policière. On y blanchit les agents du Service de police de la Ville de Montréal Jonathan Faessler et Vincent Michaud de toute infraction disciplinaire.

Les agents avaient opté pour les avocats Pascal Lescarbeau et Mario Coderre, du cabinet Roy Bélanger. Me Maurice Cloutier agissait quant à lui pour le Commissaire à la déontologie policière.

Retour en avril 2015, alors que Lilian Godoy célèbre son anniversaire avec son conjoint Jose Israël Angel, au moyen d’un souper romantique arrosé de vin, dans la véranda située à l’arrière de leur résidence. La musique romantique dérange cependant un voisin, lequel décide d’appeler la police pour se plaindre du bruit excessif.

Les agents Faessler et Michaud sont dépêchés sur les lieux. Ils pénètrent sur le terrain des amoureux et les informent de la plainte. Mais ceux-ci somment plutôt les policiers de quitter leur propriété. Mme Godoy se rue sur l’agent Michaud, qui l’esquive et l’amène au sol.

Cet événement se déroule très vite. Pendant la manœuvre, Mme Godoy se cogne sur un montant de la véranda et se blesse. Elle saigne abondamment.

Voyant cela, M. Angel se lève et saisit une machette. En réaction, les policiers sortent leurs armes et les pointent sur lui. Heureusement, le fils de Mme Godoy parvient à apaiser d’un cran la situation. M. Angel lâche son arme, et les policiers rangent la leur. Des renforts arrivent et les époux sont arrêtés, elle pour voies de fait envers un agent de la paix et pour entrave, et lui pour voies de fait armées contre un agent de la paix et pour possession d’arme dans le but de commettre une infraction.

Mme Godoy est amenée à l’hôpital et y est rapidement soignée.

Versions contradictoires

Les questions qui se posaient devant le Comité étaient de savoir si les agents avaient le droit de pénétrer sur le terrain, s’ils avaient raison d’arrêter les conjoints et s’ils ont utilisé une force raisonnable qui n’était pas excessive. Ces trois questions ont reçu une réponse positive.

Le hic, c’est que la version des faits du Commissaire à la déontologie et celle des policiers différaient. « Fuck the police » auraient entendu les agents lorsqu’ils se sont présentés à la résidence.

Ce que réfutent les conjoints, qui disaient au contraire être restés incompréhensifs de ce qu’il se passait. Parlant pour eux, le Commissaire dit qu’il ont été amenés au sol sans avoir pu comprendre ce qui se passait.

Face à deux versions contradictoires également crédibles, le Comité a dû accorder prépondérance à celle des agents Faessler et Michaud.