Une autre cause du Doc Mailloux en appel

La saga de l’ordre professionnel contre le psychiatre Pierre Mailloux se poursuit: le juge Jean-François Émond de la Cour d’appel a accueilli hier la requête présentée en ce sens par le syndic du Collège des médecins.

Ce dernier contestait la décision rendue en juin dernier par la Cour supérieure, qui forçait le Tribunal des professions à reprendre le processus disciplinaire.

Cette étape supplémentaire dans cette lutte entre les deux parties n’a toutefois rien pour inquiéter le Doc Mailloux. « Je suis tout sourire. Le syndic a gagné dans sa requête, mais je n’ai rien perdu. J’aurais aimé aller au Tribunal des professions pour être acquitté, mais la Cour d’appel peut disposer du dossier et le régler une fois pour toutes », a-t-il commenté.

Propos

Le psychiatre compte démontrer dans cette affaire une atteinte à sa liberté d’expression devant le plus haut tribunal du Québec. « Ce tribunal a pleins pouvoirs, puisqu’il s’agit d’un droit protégé par la Charte. Il n’est donc pas nécessaire de retourner au tribunal inférieur. Selon les actions que je vais prendre, il pourrait s’agir d’une excellente nouvelle », a-t-il analysé.

Rappelons qu’en septembre 2005, le Doc Mailloux, en entrevue à Tout le monde en parle, citait une étude stipulant que « le quotient intellectuel moyen des Noirs et des Amérindiens est nettement inférieur à 100 ». À la suite de ces propos, le syndic du Collège des médecins lui a notamment reproché d’avoir manqué à la « dignité de sa profession ».

En 2009, le psychiatre de la Mauricie était reconnu coupable de cinq actes dérogatoires à son code de déontologie et condamné à cinq ans de radiation, en 2012. Il a contesté cette décision. En septembre 2014, le Tribunal des professions lui donnait partiellement raison et annulait sa radiation de cinq ans pour la ramener à trois mois.

Cour d’appel

Il maintenait toutefois la culpabilité du psychiatre, qui a demandé et obtenu une requête en révision judiciaire devant la Cour supérieure. C’est cette décision d’ordonner un nouveau procès au Tribunal des professions qui a été contestée en Cour d’appel par le Collège des médecins, qui a obtenu gain de cause jeudi.

Ce dossier se joint à deux autres qui sont actuellement en délibéré à la Cour d’appel depuis février dernier. Pierre Mailloux conteste sa radiation de deux ans pour avoir administré des « mégadoses » d’antipsychotropes à des patients atteints de schizophrénie. Il affirme aussi se battre pour la liberté d’expression, estimant qu’il a droit à ses opinions dissidentes malgré son adhésion à un ordre professionnel.