Une greffée du rein déboutée

Agence Qmi
2015-11-30 09:35:00

La Cour supérieure la déboute parce qu'elle n'a pas respecté les délais juridiques.
Mme Tremblay avait reçu une greffe du rein en 2009. Le suivi était assuré par l'hôpital de Chicoutimi. Mais ce qui s'est passé à l'automne 2010 a grandement affecté sa santé et sa joie de vivre.
«Quelqu'un a volé mon corps, quelqu'un a volé ma vie. J'ai pensé au suicide», a-t-elle confié d'une voix faible.
Il y a cinq ans presque jour pour jour, la greffée recevait un appel de l'Hôtel-Dieu de Québec. Ses résultats d'analyses sanguines venaient d'arriver, et commandaient une opération immédiate. Son corps rejetait la greffe.
«Quelqu'un à l'hôpital avait mis le dossier aux archives, a dit Mme Tremblay. Ils l'ont finalement envoyé par la poste ordinaire, mais il était trop tard, beaucoup trop tard.»
Les conséquences sont désastreuses. Malgré l'opération, l'efficacité du rein est réduite de 75 %. Et des complications surviennent, pour la contraindre aujourd'hui, à trois séances d'hémodialyse par semaine.
«Quand ils ont installé mon cathéter, ils m'ont percé un poumon, a ajouté Mme Tremblay. Et j'ai une stomie pour la vie.»
La Cour supérieure a déterminé, sans équivoque, la responsabilité de l'hôpital de Chicoutimi, «(...) qui a mal géré les résultats d'analyse qu'il détenait», et «qui n'a pas transmis les résultats des analyses de sang pendant trois mois à l'Hôtel-Dieu», a écrit la juge Michèle Lacroix.
Mais Louise Tremblay ne recevra aucun sou.
L'hôpital a invoqué que la patiente n'avait pas respecté les délais fixés par la loi. L'avocat de Louise Tremblay a répliqué que l'état de santé de la patiente avait causé des retards dans le traitement du dossier. La Cour n'a pas retenu cet argument, a donné raison à l'hôpital et a rejeté la poursuite.
«J'aurais pu avoir de l'argent pour bien vivre, mais non...», a déploré Mme Tremblay.
L'ex-avocat de la femme a refusé de commenter. La greffée cherche un nouveau procureur pour porter ce jugement en appel, d'ici le 11 décembre.
Parce qu'à son avis, si l'hôpital reconnaît sa faute, elle doit être compensée.
«Quelqu'un doit payer...», a-t-elle conclu.
Me Redoute
il y a 9 ansÀ la place d'aller en appel sur un recours prescrit, pourquoi ne pas poursuivre l'ancien avocat en responsabilité professionnelle. C'est un cas patent.
Anonyme
il y a 9 ansJe n'ai pas lu le jugement. L'information pertinente s'y trouve peut-être. En tout cas, la lecture de l'article ne contient aucun indice qu'il s'agit d'un "cas patent" de responsabilité professionnelle de l'avocat. Je ne vois rien à ce sujet.
Anonyme
il y a 9 ansJe suis d'accord, l'article ne fait aucune mention d'un comportement fautif de la part de l'avocat, il semble plutôt que ce soit la cliente qui ait tardé à débuter les démarches pour faire valoir ses droits.
De plus, il ne semble pas déraisonnable que l'avocat ait tenté sa chance devant les tribunaux malgré le dépassement du délai de prescription, vu que l'impossibilité/incapacité d'agir dans les délais est habituellement une excuse acceptée.