La bataille pour l'affichage en français en quelques dates marquantes

Radio -Canada
2016-05-05 11:53:00
31 JUILLET 1974 : LE FRANÇAIS DEVIENT LA LANGUE OFFICIELLE DU QUÉBEC

26 AOÛT 1977 : LA CHARTE DE LA LANGUE FRANÇAISE
Adoptée sous le gouvernement de RenéLévesque, la loi 101 impose l'usage exclusif du français dans l'affichage public et la publicité commerciale. En 1983, la loi est toutefois modifiée pour permettre l'utilisation d'une autre langue dans certaines circonstances.
15 DÉCEMBRE 1988 : ARRÊT FORD
Dans une affaire impliquant la marque de chaussures Brown's, la Cour suprême conclut que l'interdiction de l'anglais dans l'affichage commercial est contraire à la liberté d'expression. Cependant, elle reconnaît du même souffle que les dispositions de la Charte qui exigent que la langue française prédomine dans l'affichage sont justifiées pour promouvoir et préserver un « visage linguistique » français au Québec.
17 JUIN 1993 : LA LOI 86
En réaction à cet arrêt, le gouvernement Bourassa adopte la loi 178, en 1988, puis la loi 86, en 1993, qui permet l'affichage bilingue avec prédominance du français. L'adoption de ces lois ne s'est toutefois pas faite sans heurts. Les anglophones du Québec ont fortement réagi à la loi 178. Trois d'entre eux ont même porté la cause devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU qui a conclu que leur liberté était effectivement brimée, mais que les Anglo-Québécois « ne peuvent être considérés comme une minorité linguistique » puisqu'ils font partie de la majorité canadienne. Pour exprimer leur insatisfaction avec la loi, deux ministres anglophones du cabinet Bourassa ont donné leur démission.
13 AVRIL 2000 : THE LYON AND THE WALLRUS
Un juge de la Cour supérieure donne raison au gouvernement du Québec et confirme que les commerçants doivent donner une place « nettement prédominante » au français dans leurs enseignes. Les entreprises W.F.H. Ltée, de Lac-Brome, étaient accusées d'enfreindre la Charte de la langue française parce que sur leur affiche bilingue le lettrage était de même taille en français et en anglais. En octobre 2001, la Cour d'appel a refusé d'entendre la cause, tout comme la Cour suprême, en décembre 2002. Les plaignants se sont rendus devant le comité des droits de l'homme de l'ONU, qui a refusé, lui aussi, de se pencher sur la question.